Les FARD sont aux prises avec deux milices armées à l’est du pays.
Théâtre de conflits quasiment ininterrompus depuis l’indépendance du pays, l’est de la RDC est actuellement quadrillé par l’armée nationale plus que jamais décidée à y déloger les milices qui y sèment terreur et désolation. Voici cinq jours que les combats se poursuivent entre l'armée congolaise et les rebelles du M23. Pour l'heure, aucun bilan indépendant des affrontements n'est disponible. Hier, après une petite accalmie, les combats ont repris de plus belle.
Pendant plusieurs heures des chars, mortiers et mitrailleuses ont pilonné les collines de Mutaho au nord de Goma, à proximité des villages de Kanyaruchinya et Kibati. Selon des confrères sur place, trois hélicoptères des forces régulières sont intervenus, tirant des roquettes sur les positions rebelles. Vers 14 heures (heure d’Afrique centrale), l'offensive s'est poursuivie avec des troupes au sol cette fois. Selon plusieurs sources, les FARDC essaient de tirer profit de l'avantage gagné sur le M23 ces deux derniers jours.
Les rebelles ont répliqué dans l'après-midi, mais leur réponse a été très timide. « Si on réagit, on risque de faire des dégâts et d'inviter la Monusco dans la guerre », a expliqué Bertrand Bisimwa, le président politique du mouvement. En effet, en tirant sur les positions FARDC, les rebelles risquent d'atteindre un camp de la mission des Nations unies. Cependant, Radio France Internationale croit savoir que ce seraient plutôt des difficultés d'approvisionnement en munitions qui expliqueraient la passivité des rebelles. Ils semblent très affaiblis après cinq jours de combats. Ils auraient déjà perdu pas moins de 200 hommes.
Si le M23 semble affaibli, ce n’est pas le cas de l’ADF-Nalu (Forces démocratiques alliées – Armée de libération de l’Ouganda), une autre milice qui donne du fil à retordre à l’armée congolaise. Elle est soupçonnée de bénéficier du soutien des islamistes Shebab somaliens. Depuis une dizaine de jours, cinq localités du Nord-Kivu, ont été attaquées et pillées par ces brigands. Des violences qui ont poussé 65 000 Congolais à chercher refuge en Ouganda voisin. S’il faut croire Lambert Mende, le porte-parole du gouvernement, c’est « une menace majeure contre la sécurité et l'intégrité de la RDC ».
