En période de vacances, les risques d’accident augmentent, suite au non-respect des normes de sûreté.
Un élève de 18 ans a perdu la vie hier matin, percuté par un bus, dans une cafétéria située à proximité d’une agence de transport au quartier Mvan à Yaoundé. Le conducteur, qui était en fait un bagagiste, a semble-t-il surestimé ses capacités en décidant de prendre le volant du véhicule. Il en a perdu le contrôle et a pris la fuite après son forfait, laissant sur les lieux la victime et deux autres blessés. Depuis le début des vacances, les gares routières grouillent de voyageurs. La surenchère de passagers amène les responsables d’agences de transport à aller contre l’éthique. En cette période, nombre de sociétés clandestines apparaissent, passant outre toutes mesures de sécurité. Ainsi, des bagagistes se retrouvent chauffeurs, des cars prennent la route sans boîtes à pharmacie, ni ceinture de sécurité, encore moins d’extincteurs.
Dans le car tout blanc d’une agence de voyage anonyme, voire clandestine au quartier Mvan à Yaoundé, un troisième passager est installé entre deux sièges, sur un coussin prévu pour la circonstance. Le conducteur du car, Patrick B., est encore à l’extérieur, jouant le rôle de bagagiste et criant à tue-tête « 1000F, Matomb ». Une fois le car plein, Patrick B. peut prendre la route de Yaoundé-Matomb, comme il le fait tous les jours de 4h à 23h. Pour lui : « Il n’y a pas de protocole. Ceux qui veulent voyager dans l’immédiat embarquent dans nos cars, on les « charge » par ordre d’arrivée. Vraiment, on ne cherche pas à identifier les passagers, c’est du rapide.» Le chauffeur affirme toutefois être méticuleux concernant l’état du véhicule. Aussi brandit-il son permis de conduire et un dossier complet du véhicule. « Le dernier accident qu’on a enregistré remonte à l’année dernière. Nous sommes maintenant très prudents, on contrôle l’état du véhicule tous les matins. Quand je conduis, ma conscience me juge, je transporte beaucoup de familles, c’est une grande responsabilité.»
Une voix mécanique résonne dans la salle d’embarquement de l’une des agences et interpelle les voyageurs qui y sont installés. Il leur faut fournir leurs pièces d’identité avant de recevoir un ticket de voyage. A l’intérieur, les chauffeurs rappellent les consignes de sécurité comme le port obligatoire de la ceinture de sécurité avant le départ. Et, le compteur de vitesse du véhicule est plafonné à 90km/h, chaque chauffeur n’étant autorisé qu’à effectuer un aller-retour. Pierre Abena Abena, directeur de l’agence Bucca Voyages explique : « La sécurité routière est une affaire de tous parce que la vie humaine n’a pas de prix. C’est pour cela que le véhicule doit être en parfait état avant de prendre la route et le conducteur doit strictement respecter le code de la route. »
