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Dossier de la Rédaction

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Corruption: le mal développe des résistances

Malgré une option affichée du président de la République à traquer les atteintes à la fortune publique. On n’avance pas à la vitesse souhaitée.

Le dernier rapport de Transparency International sur l’indice de perception de la corruption ne positionne pas le Cameroun parmi les modèles en matière de gouvernance. L’opinion s’est emparée du sujet avec plus ou moins de passion. Les plus indexés en 2013 sont connus : police, justice, impôts, douanes, éducation… Et comme toujours, chaque corps indexé se défend comme il peut. Certains responsables tentent sans vraiment convaincre qui que ce soit, de démontrer que leur « secteur » n’est pas le seul où on fait des poches au citoyen ordinaire, à l’économie, au développement, aux chantiers de l’émergence. Pourtant, le président de la République, Paul Biya, n’a de cesse de dénoncer la corruption. Ses citations sont encore là, d’une étonnante actualité, malgré le temps qui passe et les ravages de ce mal sur l’image du pays. « La lutte contre la corruption va monter d’un cran…. », « La lutte contre la corruption va se poursuivre en s’intensifiant, sans complaisance, sans discrimination, indépendamment du statut social ou de l’appartenance politique des personnes incriminées. Personne ne pourra se considérer comme étant au-dessus des lois», Toutes ces phrases du premier Camerounais sont toujours abondamment commentées, et curieusement souvent applaudies à tout rompre par ceux-là mêmes qui sont les premiers visés. Mais le quotidien dévoile le tableau d’un mal qui s’enracine.

Plus elle est traquée, mieux la corruption se porte. Elle prend même des rondeurs. Elle s’incruste dans les habitudes. Au point que celui qui ose la dénoncer est régulièrement couvert de tous les noms d’oiseaux. Lorsqu’il ne devient pas la cible des réseaux et de leurs relais. Normal donc que la perception du pays piétine auprès des Ong comme Transparency International. Mais est-ce pour autant que la gouvernance est battue en brèche au Cameroun ? On serait tenté de dire non. Pour la simple raison que le chef de l’Etat ne recule pas dans la croisade contre la corruption. En effet, dans l’option d’une gestion saine et rigoureuse des finances publiques, l’estocade a été donnée aux poches de résistance du fléau. C’est ainsi que depuis 2006, les pouvoirs publics mènent une lutte sans merci contre la corruption et les détournements de deniers publics. Depuis cette montée en puissance, les gestionnaires de la fortune publique, à divers niveaux de responsabilités, ont été traduits devant les tribunaux de la République pour répondre de leur gestion. Par ailleurs, on observe une synergie d’action de toutes les institutions chargées de la lutte contre la corruption. La Commission nationale anti-corruption (Conac), l’Agence d’investigation financière (Anif), la Chambre des comptes de la Cour suprême et le Tribunal criminel spécial (Tcs) mènent désormais solidairement une traque contre la corruption. Est-ce pour autant sans résultats ?

Difficile d’être affirmatif. La vérité réside dans les habitudes d’une société en perte de valeurs. Au sein de laquelle le bien d’autrui n’est plus sacré. Et ceci dès le bas âge. Nombre de jeunes Camerounais ont désormais pour modèles ces personnes qui, du jour au lendemain, font fortune, sans états de service. Dès lors, les efforts du gouvernement à travers les Services du Contrôle supérieur de l’Etat, les cellules ministérielles de lutte contre la corruption, la Stratégie nationale de lutte contre la corruption, à travers les Initiatives à résultats rapides (IRR), expérimentées dans certaines administrations, ne peuvent être que mal perçus par les adeptes du favoritisme et les bénéficiaires des petits arrangements. Il n’est pas exagéré de dire que l’apport des bailleurs de fonds qui soutiennent la lutte contre la corruption, à travers les activités du projet CHOC, (Changer d’habitudes, s’opposer à la corruption) est noyé par cette propension de quelques- uns à s’approprier le bien commun.

Pareille attitude ne peut que laisser l’impression, au sein d’une opinion engluée dans la corruption, que la multiplication des structures de lutte contre ce fléau reste contre-productive. Cette façon de voir est peut-être la « bonne ». Mais le mal continue à ronger notre patrimoine commun, le Cameroun. Il faudra un jour que cette perversion meurt. La corruption n’est pas une fatalité.


Voici le résultat de la corruption.

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