Le forum organisé ce mardi par Forbes Afrique à Brazzaville, s’intéresse à cette catégorie sociale et à sa participation à l’émergence du continent.
Dans le long voyage du continent noir vers le développement et la croissance économique, les classes moyennes voyageront en… première classe. C’est cette catégorie de la population, diversement appréciée et approximativement définie, qui regroupe tous les codes de la modernité : pouvoir d’achat réel sinon élevé, accès aux biens de consommation (téléphones portables, Internet, véhicules…), goût pour le high-tech. La créativité et l’entrepreneuriat sont le leitmotiv. Elle est diplômée et est en général composée de cadres d’entreprises… La classe moyenne est courtisée par les entreprises industrielles et de production des biens de consommation.
Selon la Banque africaine de développement (Bad¬¬), un Africain sur trois serait entré dans la classe moyenne. Mieux, désormais, sur le continent, 350 millions de personnes appartiendraient à celle-ci. Cependant, malgré leur nombre, leur pouvoir est à relativiser. En cause, les disparités et inégalités de revenus selon les pays, la fragilité des économies et des services, qui font qu’ils dépenseraient entre 1000 F et 10 000 F par jour ; n’auraient pas forcément d’assurance-maladie, etc. Du fait peut-être de la jeunesse du continent et son émergence à géométrie variable, le magazine Forbes Afrique estime que les classes moyennes sont difficiles à définir. « Si le constat de son émergence semble indéniable, sa composition exacte et son pouvoir réel sur les sociétés du continent et leur modernisation sont plus difficiles à appréhender », écrit le mensuel économique.
Il existe bien une Afrique qui crée, innove, entreprend et consomme. Qui n’attend pas grand-chose des pouvoirs publics et qui prend son destin en mains. Elle s’est mise à « l’afrocapitalisme », cher à Tony Elumelu ; c’est une « Afrique 3.0 », comme la qualifie le « Courrier International ». Quelles sont les caractéristiques de cette classe ? Où est-elle le mieux représentée ? Quelles corrélations peut-on faire entre son augmentation et les grands indicateurs économiques ? Autant de questions auxquelles devront répondre les participants prestigieux au forum Forbes Afrique 2013 qui s’ouvre ce matin au ministère des Affaires étrangères du Congo à Brazzaville, et dont le thème porte sur le financement des infrastructures, l’entrepreneuriat et les nouveaux modes de consommation. Cette classe moyenne serait ainsi, le moteur et l’acteur de la croissance sur le continent ; consommateur et créateur en même temps de la valeur ajoutée.
Plusieurs chefs d’Etat sont annoncés au cours de ce forum, dont Denis Sassou N’guesso du Congo, pays hôte, Macky Sall du Sénégal ou encore Blaise Compaoré du Burkina Faso. L’ex Sg des Nations unies, Koffi Annan, ou encore les milliardaires sud-africain Patrice Motsepe et nigérian Aliko Dangote sont, entre autres, attendus à ce forum. Côté camerounais, le président du Gicam André Fotso et l’universitaire Achille Mbembé feront entendre leurs voix lors de cette rencontre inédite, que l’on annonce déjà pleine d’enseignements pour le développement du continent.
