La cérémonie de dédicace de Travels Without Stethoscope a eu lieu mercredi à Yaoundé.
Une dédicace ? Non ! Le public qui s’est transporté à l’amphi 700 de l’université de Yaoundé I mercredi dernier a vécu un hommage. L’occasion a fait le larron. Les anciens étudiants de l’auteur, son ex-collaborateur, la représentante de l’OMS au Cameroun se sont emparé de l’événement pour célébrer une icône. Maurice Sosso, recteur de l’université de Yaoundé I, s’est laissé aller à son émotion devant un maître : « le père de la médecine au Cameroun », ainsi présente-t-il Gottlieb Lobé Monekosso. Et au sommet de ses 80 ans, le recteur (son ancien étudiant) le trouve encore… jeune, fort, vif, intelligent. Il est heureux de savoir que malgré le poids de l’âge, ce pionnier demeure dans les débats sur la santé et la médecine. Son livre-mémoire en est une parfaite illustration.
A Eben Moussi, l’adjoint de Monekosso à l’époque où il était directeur du CUSS (Centre universitaire des sciences de la santé, ancêtre de l’actuelle faculté de Médecine) est revenu le devoir de présenter "Travels Without Stethoscope", objet de la dédicace. Lui aussi a consacré une bonne partie de son intervention à l’auteur, s’attardant sur son aura internationale. Eben Moussi parle d’un Camerounais qui brigue deux mandats à la représentation région-Afrique de l’OMS. Gottlieb Lobé Monekosso pousse l’audace jusqu’à se porter candidat au poste du directeur général de la prestigieuse institution internationale en 1988. « C’était le premier Africain, candidat à ce poste, à côté d’autres candidatures asiatique et européenne », souligne l’orateur. Le Camerounais avait le profil de l’emploi, reconnaît-il, mais à cause des lobbyings, on lui préféra un Japonais. Eben Moussi parle d’un grand homme qui eu pour amis d’autres grands hommes : les présidents Nelson Mandela d’Afrique du Sud, Hailé Sélassié, Jerry Rawlings du Ghana, Moboutou Sesse Seko du Zaïre, etc.
Parlant du livre, il présente « Travels Without Stethoscope » comme un condensé d’anecdotes, d’enseignements et d’éclairages d’un homme humble. Mais qu’est-ce qui peut avoir poussé cette personne discrète à briser le silence ? Le livre-mémoire est-il son testament ? Un condensé de sa vie professionnelle ? Une justification des décisions prises pendant qu’il était aux affaires ? s’est interrogé l’ex-collaborateur. Un reconnait néanmoins que l’ouvrage est un résumé de 50 ans de pratique professionnelle où l’ancien ministre de la Santé publique parle du débat sur la décision de former des médecins localement. Il n’occulte pas les batailles à l’OMS, les concepts qu’il a créés : la maternité sans risque, la santé communautaire, etc.
Puis vint, vers la fin de la cérémonie, la dédicace proprement dite. L’auteur, prend la parole pour exprimer son émotion, fier qu’on le replonge dans des souvenirs heureux. L’université de Yaoundé I et les grandes écoles représentées prennent des exemplaires pour leurs bibliothèques. La représentante de l’OMS au Cameroun se réjouit d’être là, de servir dans une institution où l’a précédée cette icône qui fait la fierté de l’Afrique.
-La dédicace. L’icône à l’oeuvre