L’effervescence au siège du parti a disparu mais c’est momentané selon certains militants.

L’air rafraîchi par la fine pluie des premières heures de la journée donnait à l’aile du palais des Congrès de Yaoundé qui abrite le siège du Rdpc, une atmosphère plus austère que d’habitude. Il n’y avait pas la coutumière table d’objets publicitaires de la propagande du parti. Dans les couloirs encombrés il y a encore quelques jours par l’afflux des candidats, aucun pas pressé, aucune voix plaintive. Rien à signaler, annonçait d’ailleurs l’un des personnels du secrétariat général du Comité central, gardien des lieux, et notamment de l’étage où travaille le SG, Jean Nkuete. Ce jeudi 25 juillet, une semaine après la clôture du dépôt des listes, le patron des services administratifs du Rdpc était occupé à d’autres tâches. « Il sera là plus tard », indiquait notre huissier, l’air surpris par une visite au moment où « tout est fini ».

Tout ou presque, corrigerait un journaliste de « L’Action », le journal du parti. Quatre étages plus bas, la rédaction est quelque peu désœuvrée. « Tout le monde attend la publication des listes par Elecam. Il n’y a rien d’intéressant ici pour le moment. On guette la moindre alerte pour savoir ce que l’on aura décidé là-bas », explique-t-il. Mais il y a mieux encore, qui montre que tout n’est vraiment pas fini. Dans la partie de la tour où se trouvent les bureaux du secrétaire général adjoint Grégoire Owona, un service demeure sollicité. C’est le guichet où les réclamations des déçus des investitures sont enregistrées. Sur les coups de 10h30, une requête a été enregistrée. « Certes notre date butoir interne est passée, imaginez néanmoins quelle peut être la déception et l’état d’esprit d’un militant venu de Maga, et qui traverse tout le pays pour venir ici exprimer lui-même son mécontentement. Comment lui dire qu’on ne peut même pas l’écouter ? », commente le préposé à l’enregistrement.

D’autres lettres viennent là pour aider le parti à éliminer la concurrence avant le top du départ. En dénonçant des listes de candidats de l’opposition qui seraient arrivées en retard au bureau d’Elecam. « On va certainement demander à l’organe électoral d’examiner celles-là », estime notre interlocuteur. C’est dire que « la course ne fait que commencer », s’amuse un autre militant, fort de son expérience formée à partir de mars 1992 et le retour aux élections multipartisanes.