Des journalistes récemment mis à niveau sur la terminologie, les avantages de la circoncision, etc.
Cette expression est pratiquement déjà rentrée dans les moeurs : on ne dit plus sidéens, mais personnes séropositives ou personnes vivant avec le Vih. Des mots justes, à utiliser afin de limiter, voire stopper les discriminations et stigmatisations liées à la pandémie du Sida. C’est d’ailleurs pourquoi la terminologie du mal est régulièrement revisitée et publiée. Dans la dernière mise à jour, au lieu de lutte contre le vih, les spécialistes souhaitent qu’on parle désormais de « riposte ».En tant qu’acteurs principaux de cette riposte, les hommes des médias sont invités à intégrer rapidement les termes appropriés pour ainsi éduquer les populations.
A l’initiative du Comité national de lutte contre le Sida (CNLS), un séminaire de formation de trois jours s’est tenu du 24 au 26 juillet derniers à Douala, à l’intention d’une cinquantaine de journalistes et autres communicateurs. Dans ce cadre, toute une communication sur la nouvelle terminologie du Vih a été présentée aux participants par le représentant de l’Onusida à cette rencontre, Yafflo W. Ouattara, conseiller en droits humains. Il espère ne plus lire, ni entendre de la part d’un journaliste : test de Sida, mais dépistage du Vih ; groupes à haut risque, plutôt personnes ayant des comportements à risque. Virus du Sida à la place de virus du Vih. Taux de prévalence, mais simplement la prévalence de Vih, etc.
Les hommes des médias ont également appris qu’il n’est pas bon d’affirmer simplement que la pandémie du Sida se féminise, du fait que les femmes soient plus touchées. Les experts expliquent que cette affirmation donne l’impression aux jeunes hommes qu’ils sont à l’abri. Les spécialistes recommandent alors qu’à chaque fois, il vaut mieux comparer les chiffres et expliquer que l’épidémie évolue plus rapidement chez les femmes du fait de leur physiologie, notamment la perméabilité du vagin. Néanmoins, le représentant de l’Onudisa affirme que « la circoncision aide les hommes à éviter l’infection au Vih. Une étude l’a prouvée et depuis lors, la pratique s’est répandue dans certains pays d’Afrique ».
De nombreuses recommandations ont été formulées au terme de la formation de Douala. Pour les participants, il faudrait que le CNLS réadapte les messages et slogans de changement de comportement face au Vih et aux personnes séropositives en fonction des localités et réalités socioculturelles. Aussi, souhaitent-t-ils que les journalistes camerounais en charge des rubriques santé contribuent à dynamiser la section nationale du Réseau des médias africains contre le Sida, la tuberculose et le paludisme (Remastp), dont l’objectif est d’accompagner la riposte contre ces maladies.
