Le mystère demeure total ou presque sur les noms des candidats aux candidatures pour les prochaines élections législatives et municipales du 30 septembre 2013. Toute l’attention des candidats et des partis politiques est actuellement tournée vers Elecam. Conformément aux dispositions du code électoral, l’organisme national en charge des élections doit publier les listes officielles de candidatures au plus tard demain jeudi.
Toutefois, il y a lieu de faire observer que le suspense découle de deux côtés. La principale attente du côté d’Elecam est connue : la publication des listes officielles dans les délais légaux. Le suspense de ce côté est entretenu par l’examen des dossiers déposés par les partis politiques. Pour les législatives comme pour les municipales, les conditions sont certes connues, car fixées par le code électoral. Tous les dossiers dûment reçus dans les délais sont examinés depuis lundi dernier à l’aune des critères édictés par la loi. Aucun marchandage, ni aucune intervention ne sont légalement prévus à ce stade. Le président d’Elecam, Fonkam Azu’u, a prévenu tous les acteurs au cours d’une réunion organisée peu avant la date limite du dépôt des listes de candidatures. L’organisme électoral, a-t-il dit en substance, examinera avec rigueur tous les dossiers, conformément aux dispositions du Code électoral. Il y va de sa crédibilité et de celle du processus électoral en cours. Si l’on peut présumer que les partis politiques ont dû tirer des enseignements utiles après les décisions prises par Elecam lors des sénatoriales, décisions confirmées ensuite pour la plupart par la cour suprême siégeant comme conseil constitutionnel, il y a lieu d’attendre la publication officielle des listes de candidatures pour que les acteurs concernés soient rassurés sur leur participation ou sanctionnés négativement par le rejet.
De l’autre côté, c’est à l’intérieur de chaque parti que le suspense demeure intense. Précisons avant tout que, selon des sources dignes de foi, 36 partis politiques ont déposé des dossiers pour les législatives et 35 pour les municipales. Les situations diffèrent d’un parti politique à l’autre. Quelques exemples en constituent des illustrations saisissantes. Il en est ainsi par exemple de l’UPC dont une militante retenue dans les listes de candidatures déposées par ce parti a ensuite fait défection en posant sa démission. Le SDF, principal parti d’opposition, a choisi de procéder au choix des candidats à travers des primaires. L’état-major du parti n’a toutefois pas retenu tous les candidats de la base. Malgré des manifestations de mécontentement, des listes ont été panachées tant pour les législatives que pour les municipales au niveau de l’état-major du SDF. Il faut donc attendre la publication officielle des listes pour y voir clair. Le principal parti au pouvoir, le RDPC, n’est pas non plus à l’abri du suspense. Il n’est un secret pour personne que dans plusieurs circonscriptions électorales, plusieurs listes ont été conduites vers le comité central. Après les arbitrages à tous les niveaux prévus par la circulaire du président national du RDPC sur le processus interne de sélection, les listes de candidatures ont été déposées à Elecam. Celles-ci n’ont pas été rendues publiques par les organes de presse compétents du parti, comme à l’accoutumée. Les militants et les potentiels candidats doivent donc attendre pour être fixés sur les réalités. S’il est clair que la lumière viendra d’Elecam au plus tard demain, il est tout aussi prévisible que les partis politiques et les candidats officiels devront mobiliser particulièrement leurs partisans et leurs sympathisants en tenant compte des joies et des déceptions des uns et des autres.