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Dossier de la Rédaction

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Où sont passées les allumettes ?

Depuis plusieurs semaines, Yaoundé et Douala connaissent une pénurie.

Mercredi dernier, Louise N., étudiante à l’université de Yaoundé I, a failli dormir affamée, parce qu’elle n’arrivait pas à réchauffer son repas. « Il me restait une dizaine de buchettes d’allumettes dans la boîte, mais je les ai toutes claquées sans succès. J’ai été chez ma voisine pour en emprunter, mais elle était dans la même situation. A la boutique, le commerçant m’a dit que son stock était épuisé et m’a proposé un briquet à la place », raconte la jeune fille, amusée. Pourtant, cette anecdote n’est qu’un cliché de ce qui se passe en ce moment à Yaoundé.

Au marché Madagascar à Douala, la tenancière de la boutique en face du commissariat de police se plaint de ce qu’il ne lui reste qu’une seule boîte d’allumettes à vendre. Au marché Mboppi, c’est plus d’une dizaine de marques d’allumettes qu’on retrouve sur les étals. Et pour cause ! « Les ménagères demandent beaucoup plus les allumettes d’Unalor [Union allumettière équatoriale]. Or, elles sont rares », indique un commerçant. En fait, l’approvisionnement du marché par cette société basée à Douala connaît des tensions. Vieille de 49 ans, Unalor ravitaille toute la région Afrique centrale (Cameroun, Congo, Rca, Tchad, Gabon et Guinée équatoriale) pour un marché évalué à 17 000 cartons, soit 23 800 000 boîtes d’allumettes.

Du coup, on enregistre une augmentation des prix sur le marché. Ainsi, les allumettes de marque « le Boxeur », fabriquées localement, sont passées de 200 F le paquet de 10 boîtes à 250 F. Quant aux allumettes importées, estampillées « Le bélier », « Lion », etc. elles se vendent avec une majoration de 25F pour le même conditionnement. En effet, les prix sont passés de 150 F ou 175 F à 200 F et 225 F.  Si les détaillants ne savent plus où donner de la tête, les consommateurs sont davantage perdus. « Une boîte d’allumettes à 50 F, c’est vraiment grave », se plaint une quinquagénaire rencontrée au marché. Certains se sont donc retournés vers les briquets et autres allume-gaz.

Abraham Fondjo, chef service commercial à Unalor, explique que : « La pénurie à laquelle les consommateurs font face relève du fait que l’usine était à l’arrêt depuis juin 2013 pour entretien. En fait, cet arrêt a lieu chaque année au mois de janvier. Nous avons essayé de le repousser en juin, le temps de constituer des stocks qui nous permettraient de ravitailler le marché local. Malheureusement, ceux-ci se sont avérés insuffisants à la fin de l’arrêt annuel en juin 2013. »

Problème de qualité ?

Autre problème, la qualité des buchettes d’allumettes. Celle-ci se réfère au remplissage de la boîte et à l’allumage de la buchette parce que la norme voudrait qu’une boîte contienne entre 35 et 40 buchettes d’allumettes. Seulement, on retrouve des boîtes avec à peine 20 buchettes en circulation, avec le souffre qui s’émiette dès le premier frottement sur la bande réservée à cet effet. En plus du fabricant local, il y a la marque « Footballeur » qui est, par exemple, vendue exclusivement au Gabon. « Le Boxeur » sur fond rouge est commercialisé dans le septentrion camerounais, au Tchad et en République du Congo. Et « Le Boxeur » sur fond vert est proposé dans les régions méridionales du Cameroun. » Mais de toute évidence, le système des contrebandiers est très subtil parce que malgré le contrôle des douanes, ces allumettes de qualité douteuse retrouvent dans les cuisines.

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