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Dossier de la Rédaction

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Adamoua : 7 femmes sur 10 accouchent à domicile

La pratique à l’origine de la croissance du taux de mortalité chez les femmes dans cette partie du pays.

« Pas question ! Pourquoi voulez-vous que ma femme fasse des visites prénatales à l’hôpital où c’est un homme qui va la consulter ? Ma femme ne peut pas se faire accoucher par un homme. C’est une aberration. Le corps de la femme est pour son mari uniquement. Seule une autre femme peut voir sa nudité, pas un homme en dehors de son mari. C’est ouvrir largement la porte à l’adultère », vocifère Abbo, habitant de Ngaoundéré. L’homme prend à partie une équipe de la Campagne d’accélération de la réduction de la mortalité maternelle (CARMA) venue sensibiliser les hommes et femmes de son quartier. « Généralement dans notre localité, les hommes préfèrent voir leurs femmes prises en charge par des accoucheuses traditionnelles à cause des mentalités rétrogrades. La religion n’y est pour rien, comme on veut le faire croire aux gens », explique Hamadicko Harouna, délégué régional de la Santé publique pour l’Adamaoua. Le problème de l’accouchement des femmes à domicile est une situation très sérieuse dans cette partie du pays. Selon les statistiques, plus de 68% de femmes ont recours à cette pratique dans l’Adamaoua.

Anna, l’une d’elles est vendeuse de bois de chauffe au quartier Joli soir.  La trentaine résolue, elle est mère de quatre enfants. Tous sont nés à la maison.  « Je n’ai jamais eu des problèmes depuis que j’accouche à la maison, c’est une coutume chez nous. Nos ancêtres nous ont transmis l’art de bien pratiquer l’accouchement, et nous nous en sortons bien » affirme-t-elle. La dame ignore que le taux de mortalité maternelle dans la région est au-dessus du taux national : 782 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes. Au-delà des traditions séculaires, les populations évoquent la cherté des frais médicaux, l’éloignement  et la mauvaise répartition des formations sanitaires, le mauvais accueil des malades pour explique la persistance de la pratique.

Face à cette situation, le ministère de la Santé publique, à travers la délégation régionale de  l’Adamaoua a pris des mesures pour la faire reculer. Au rang de celles-ci, la disponibilité des kits accouchements et césarienne, qui ont  quelque peu résolu les questions des coûts élevés des prestations et d’arnaques jadis décriées par les femmes. Aujourd’hui une femme ne débourse que 6 500 F pour un accouchement et 30 000 F pour la césarienne. « Grâce à cette mesure, le nombre de femmes qui accouche dans les formations sanitaires à Ngaoundéré est passé  de 2448  en 2011  à 3567  en 2012,  soit une augmentation de 1119 femmes », explique Mme Sadou, point focal régional de la santé de reproduction. A cela, se greffent plusieurs initiatives à l’instar de la Campagne d’accélération de la réduction de la mortalité maternelle (CARMA). Elle met en avant la sensibilisation des femmes et le plaidoyer auprès des autorités administratives, municipales, et traditionnelles en vues d’encourager les femmes à accoucher dans les formations sanitaires. En dépit de toutes ces mesures, seulement 32% des femmes ont accouché dans les formations sanitaires durant le premier semestre 2013. 

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