Conformément aux prescriptions de la loi électorale, le train des législatives et des municipales 2013 qui a démarré le 02 juillet dernier avec la convocation du corps électoral, s’avance résolument vers l’échéance du 30 septembre prochain. Ce jour-là, en effet, les électeurs devront se rendre aux urnes, pour élire leurs représentants à l’Assemblée nationale et dans les conseils municipaux.

En attendant  ce temps fort de la vie politique nationale, le train des élections a marqué jeudi dernier, 1^er août, un important arrêt à la gare dite de publication des listes électorales. Au cours de cette escale, Fonkam Samuel Azu’u, président du Conseil électoral d’Elecam, faisant office de chef de gare a présidé une importante cérémonie. A cette occasion, il a rendu publiques les listes des candidats admis à prendre place dans le train à destination de la gare du 30 septembre ainsi que les listes des recalés.

S’agissant des législatives, on a appris que 38 partis politiques ont présenté 250 listes. Après examen des dossiers, 28 partis ont été retenus pour un total de 202 listes. Au bout du compte 48 listes présentées par 10 formations politiques ont été recalées. Pour ce qui est des municipales 787 listes ont été présentées par 35 formations politiques. A la fin du dépouillement, 724 listes ont été retenues et les 63 autres listes rejetées. Dans un pays qui compte plus de 220 partis politiques dûment enregistrés, ne voir que 38 et 35 s’engager à briguer les suffrages, respectivement aux législatives et aux municipales pourrait laisser conclure à un faible engouement pour le double scrutin du 30 septembre prochain, tant il est vrai que les observateurs avertis se seraient attendus  à voir au moins  une cinquantaine de partis politiques se bousculer aux portillons de chaque élection. A moins qu’il ne s’agisse d’une inconsistance structurelle de la plupart des partis légalisés.

La révision du Code électoral, l’introduction de la biométrie, gage de plus de transparence, entre autres, avaient fait penser que le nombre de  postulants aux législatives et municipales allait croître de façon exponentielle. Il n’en a rien été. Une situation que certains observateurs attribuent au doublement des frais de caution. Ils sont passés de 500.000 à 1.000.000  de F aux législatives et de 25.000 F à 50.000 F aux municipales. En attendant d’en savoir un peu plus sur les raisons d’une participation modérée des partis politiques au double scrutin attendu, d’autres constats s’imposent à la lecture des listes des candidats par circonscription électorale. Ainsi, il apparaît que le RDPC demeure le seul parti présent sur l’ensemble du territoire national. Aux législatives, il brigue les 180 sièges dont une trentaine lui sont déjà acquis, faute d’adversaires, sous réserve du contentieux pré-électoral.

Aux municipales, le RDPC présente des candidats dans pratiquement toutes les communes et manque d’adversaires dans une centaine. Ce n’est qu’à Tiko où sa liste a été rejetée qu’il sera absent de la compétition. En termes de quadrillage du terrain, l’UNDP et le SDF ont également fait un grand effort. On les retrouve dans toutes les régions du pays. Quant aux autres formations politiques, leurs ambitions demeurent à une échelle régionale, voire locale.

Après l’arrêt à la gare dite de publication des candidatures, le train des législatives et des municipales 2013 est déjà en route vers d’autres escales. A la gare du contentieux pré-électoral des municipales, le chef d’escale Clément Atangana, président de la Chambre administrative de la Cour suprême et ses collaborateurs sont déjà à pied d’œuvre pour recevoir les recours  et les examiner. Il en est de même à la gare du contentieux pré-électoral des législatives où Alexis Dipanda Mouelle, premier président de la Cour suprême, agissant en lieu et place du Conseil constitutionnel et ses collaborateurs, se préparent à plancher sur les recours.

En attendant les arrêts de ces juridictions, Cameroon Tribune présente dans les pages qui suivent les grands face à face du double scrutin du 30 septembre 2013. Que ce soit dans le duel RDPC-UDC dans le Noun, le bras de fer RDPC-SDF dans la Mezam, le combat RDPC-UNDP-FSNC dans la Bénoué, le choc RDPC-UPC dans le Nyong et Kellé et en Sanaga-Maritime, ou encore les batailles épiques pour le contrôle du Mfoundi et du Wouri, rien n’est acquis  d’avance. Tant mieux pour le suspense et le jeu démocratique.