En lançant, en mai dernier, l’assaut contre Boko Haram dans le but de mettre fin aux activités de ce groupe armé, le président de la République fédérale du Nigeria, Goodluck Jonathan, savait que le combat serait difficile. La nouvelle offensive contre la secte faisait suite à la décision présidentielle de décréter l’état d’urgence dans les Etats de Borno, Yobe et Adamawa où les attaques islamistes sont les plus meurtrières et d’y déployer massivement des forces armées et d’importants moyens matériels. De nombreuses initiatives destinées à conduire la secte à revoir sa position ont fait long feu. Y compris l’offre d’amnistie. Il y a quelques mois, des dirigeants de Boko Haram s’étaient proposé de dialoguer avec le gouvernement fédéral. Sans succès, une fois de plus. On constate plutôt que chaque fois que l’armée lance des raids, la secte réagit, avec plus de cruauté, comme ce fut le cas le week-end dernier. Au lycée- pensionnat de Madubo , les membres de la secte ont, en effet, assassiné des élèves . La veille, ils avaient ouvert le feu dans un établissement scolaire de Damatura tuant 7 élèves et 2 enseignants. Le 17 juin dernier, 9 étudiants qui passaient un examen dans une école publique de Maiduguri ont été tués. De même, ceux-ci ne se sont jamais privés de lancer des attaques contre des bâtiments publics et d’assassiner des autorités fédérales. Il y a là autant de dérives qualifiées comme déclarations de guerre par le président nigérian et qui mettent l’armée en position de mener une lutte impitoyable contre Boko Haram .

Malgré le péril islamiste , le président Goodluck Jonathan maintient le cap vers la normalisation puisqu’au début de la nouvelle offensive contre la secte , il a instruit les forces de l’ordre de prendre toutes les mesures nécessaires pour mettre fin à l’impunité et promis que les terroristes, qui prennent du plaisir à tuer, seront attrapés, sortis de leurs caches et déférés à la justice .