Bannière

Newsletter


Publicité

Bannière
PUBLICITE

Dossier de la Rédaction

PUBLICITE
Bannière

la Conac en croisade électorale

De conférences organisées dans les 10 régions pour un processus électoral sain.

Michel M. en salive déjà. Pour ce trentenaire au chômage, le double scrutin à venir sera une occasion de se faire un peu d’argent. « Avec les élections locales, chaque candidat a son destin en main. Pour gagner, ils arrosent tout le monde, dont les électeurs », déclare-t-il. Et l’intéressé de se remémorer le précédent scrutin municipal, au cours duquel il avait « dupé » les candidats. « Pour être récompensé, il fallait rapporter les bulletins de l’adversaire. Moi je n’ai voté pour personne et gardé tous les bulletins. Comme cela, je faisais le tour et je montrais les bulletins des concurrents à chacun, en prenant soin de ne pas les donner au concerné pour pouvoir aller chez tout le monde», raconte-t-il, espiègle, tout en restant vague sur son « butin ». « Ce fut une bonne journée », se contente-t-il de préciser.

C’est ce genre de pratiques que veut abolir la Commission nationale Anti-corruption (Conac), par une série de conférences à travers le pays sur le thème : « Comment débarrasser le processus électoral des pratiques de corruption ? ». Des rencontres d’échanges qui, selon la Conac, ont pour objectif de « susciter un sursaut citoyen et une prise de conscience collective sur l’impact négatif des pratiques de corruption dans le développement du Cameroun ».

Principalement ciblés, les acteurs du processus électoral : pouvoirs publics, Elecam, partis politiques, organisations de la société civile, médias, grand public, etc.

La première conférence du genre s’est tenue à Douala, le mercredi 7 août dernier. Quelques acteurs de la scène politique locale ont répondu présent : Albert Dzongang, Anicet Ekane, Fritz Ngo, etc. Pour le conférencier, le Pr. Claude Abe, la corruption au Cameroun n’épargne aucun secteur, dont le processus électoral. Elle peut prendre la forme de dépenses illégales en termes de cadeaux ou d’achat de votes chez les électeurs ou les personnes en charge du processus électoral, d’abus des ressources d’intérêts communs, de chantages au projet de développement, à la paix ou à la sécurité, etc. « C’est quand même surprenant. Pratiquement tous les candidats quand ils viennent devant nous, disent que si on veut la route, l’eau ou l’électricité, il faut voter pour eux. Sinon, tant pis pour nous », s’étonne un participant. En effet, selon le Pr. Claude Abe, beaucoup ignorent que ces actes sont réprimés par la loi, aussi bien les corrupteurs que les corrompus.

D’après l’universitaire, ces pratiques sont courantes à cause notamment de la systématisation de l’impunité, de la personnalisation de la politique, où les postes électifs sont perçus comme des business et du déficit de culture politique des populations. Conséquence, le coût social de la corruption est élevé et la pratique fait beaucoup de mal à la politique. La démocratie représentative est mise à mal au profit de l’argent, le peuple participe peu au processus électoral et on peut assister à un déficit de légitimité des élus, qui sont en déconnexion avec leurs électeurs.

Pour combattre le phénomène, le Pr. Claude Abe propose entre autres, l’éducation politique des masses et l’obligation pour les partis de rendre compte de l’usage des fonds à eux octroyés pour les campagnes. Les conférences vont se clôturer le 12 septembre à Yaoundé.



Commentaires (0)
Seul les utilisateurs enregistrés peuvent écrire un commentaire!

!joomlacomment 4.0 Copyright (C) 2009 Compojoom.com . All rights reserved."



haut de page  
PUBLICITE
Bannière