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Dossier de la Rédaction

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Motos-taxis : du respect des règles

L’image des motos-taxis communément appelés chez nous « bendskineurs » demeure peu reluisante. Certes, ils rendent des services utiles dans le transport public des personnes et des biens, allant dans les coins les plus reculés et inaccessibles aux voitures, en ville comme en campagne. Mais ils sont généralement étiquetés comme des citoyens menant leur activité en marge des règles en vigueur, solidairement réfractaires à la règlementation, opposant parfois de la manière la plus véhémente une fin de non-revoir collective aux autorités administratives. Parmi les 350.000 « bendskineurs » recensés par le Syndicat national des propriétaires et conducteurs de motos-taxis au Cameroun en 2008, plus de 90% ne portent pas de casque. Selon l’association Sécuroute, seuls 2,2% possèdent un permis de conduire « A ». Mais ils sont presque toujours en surcharge, dévalent les pentes à toute vitesse, doublent par la gauche, prennent à contre-sens les ronds-points et les bretelles , provoquant de nombreux accidents mortels dont ils sont les premières victimes.

Pourtant, les motos-taxis n’évoluent pas dans une zone de non-droit. Il suffit , pour s’en convaincre, de rappeler le décret du Premier ministre en date du 31 décembre 2008 fixant les conditions et les modalités d’exploitation des motocyclistes à titre onéreux ou payant. Le Premier ministre Philemon Yang vient de signer, le 30 juillet 2013, un autre décret modifiant et complétant le précédent , dans le but d’ une meilleure organisation du métier de moto-taximan. Pour comprendre la nécessité d’une organisation plus proche des réalités et d’un encadrement juridique plus efficient, il faut jeter un coup d’œil dans le rétroviseur. Toutes les règles prises jusqu’à présent, tant au niveau national que local, notamment dans certaines communautés urbaines comme à Douala ou à Yaoundé, ont été mises à mal à des degrés différents par les acteurs . A commencer par les moto-taximen eux-mêmes qui mettent l’accent exclusivement sur leur  « gagne-pain »à tout prix. Mais aussi à cause de la tolérance administrative, des interventions des « frères et des sœurs bien placés en haut », de la corruption, de l’inadéquation entre les moyens de transport publics et la demande pressante sur le terrain, du mauvais état de nombreuses routes ...

Le message du président de la République à la jeunesse, le 10 février dernier a marqué la reconnaissance publique du choix courageux d’un métier considéré jusque-là comme un pis-aller. Cette reconnaissance devait ensuite être suivie d’une meilleure organisation de la profession. Depuis lors, des réunions ont regroupé des responsables du ministère de la Jeunesse, ceux du ministère en charge de la formation professionnelle et des représentants des bendskineurs eux-mêmes. Il y a donc eu concertation et consensus sur l’organisation de la profession, pour le bien de toutes les parties concernées. La définition de la moto-taxi est clarifiée. Les conditions d’accès à la profession d’exploitant de moto-taxi sont rigoureusement définies . Les modalités de transport par moto-taxi aussi, pour l’identification du conducteur, pour sa sécurité comme pour celle du passager. Les motifs du retrait de la licence sont clairement identifiés.

Sans doute qu’une intense campagne de sensibilisation devrait viser l’adhésion des bendskineurs aux normes ainsi édictées par le décret du Premier ministre, normes qui , au demeurant, n’étaient pas inconnues. Toutefois, la sensibilisation n’a pas jusque-là donné les résultats escomptés. Le temps est donc venu, dans l’intérêt des exploitants de motos-taxis comme des usagers, du respect des règles dans un secteur où l’anarchie a causé beaucoup trop de dégâts et de leur mise en œuvre par les autorités compétentes.

 

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