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Dossier de la Rédaction

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Les précisions du Mincommerce sur l'Importation de motos

http://cameroon-tribune.cmEntre janvier et décembre 2012, le Cameroun a importé 50 tonnes de motocycles d’une valeur de 9,305 milliards de F. Les autres parties et accessoires de motocycles importés sur la même période sont évalués à 2 656 tonnes contre 848 tonnes en 2007 pour un montant de près de 2,5 milliards de F. Aucune ville camerounaise n’est plus épargnée pas ces engins, à usage personnel ou commercial (moto-taxi). Le 05 août dernier, Luc Magloire Mbarga Atangana, ministre du Commerce, (Mincommerce) a signé un arrêté visant à règlementer l’importation de ces engins à deux roues. Un texte qui lui-même est intervenu quelques jours après un décret du Premier ministre portant sur les conditions d’exercice de l’activité de moto-taxi. Le tout pour mettre un peu d’ordre dans un domaine où chaque acteur veut agir en maître absolu.

Autre secteur, autre type d’acte. La lutte contre la vente du poulet congelé. Interdit depuis 2006, ce commerce continue d’être alimenté au Cameroun par des réseaux illégaux. Mais, le Mincommerce n’entend pas laisser les acteurs se remplir les poches au mépris de la loi. C’est pourquoi des opérations coup de poing sont organisées dans les différents marchés du pays par la brigade de contrôle et de répression de la fraude. Même si les quantités saisies et détruites sont souvent insignifiantes, la lutte est bien là. Mais tous les combats de ce département ministériel ne sont pas que répressifs. Notamment dans le secteur du cacao où on se bat pour améliorer davantage la qualité de la fève camerounaise, déjà appréciée sur le marché international. Dans un entretien accordé à CT, Luc Magloire Mbarga Atangana revient sur les contours de ces différentes actions dont la finalité est le bien-être des populations.

« Un texte destiné à sécuriser les opérateurs »

Monsieur le ministre, vous avez signé récemment un arrêté relatif à la réglementation des importations des motos-taxis et de leurs pièces détachées. Qu’est-ce qui sous-tend cette mesure ?
J’ai effectivement signé, le 05 août 2013, l’arrêté n°00000367/MINCOMMERCE instituant un agrément à l’importation au Cameroun des motocycles et leurs pièces détachées. De manière plus précise, cet important texte série entre les importations de motocycles à des fins commerciales et celles destinées à l’usage personnel. Dans le premier cas, l’agrément est de rigueur, au travers d’un acte signé du ministre chargé du Commerce, tandis que pour les importations à des fins non commerciales, une simple autorisation du ministre chargé du Commerce suffit. S’agissant de la philosophie qui sous-tend ce texte, il convient de relever qu’il s’inscrit en droite ligne de l’exaltation, par le chef de l’Etat, dans son adresse à la jeunesse le 10 février 2013, du rôle éminent que jouent les motocycles en matière de régulation économique et sociale dans notre pays. C’est sous ce prisme qu’il est apparu, aux yeux du gouvernement, de la première importance de doter ce secteur d’activité d’un cadre réglementaire stabilisé, sécurisé et protecteur, au bénéfice en premier lieu de ses promoteurs, de ses acteurs et de ses usagers. Je pense ici tout particulièrement à l’instauration d’un service après-vente, désormais obligatoire, c'est-à-dire à la disponibilité permanente des pièces détachées d’origine. Je pense aussi, sans que cette énumération ne soit exhaustive, à la garantie dont devront bénéficier les acheteurs de motocycles auprès des concessionnaires en cas de défaut de fabrication ou de défaillance technique imputable au fabricant ou encore à la question cruciale de l’indispensable souscription, dans des conditions de pure transparence, d’une prime d’assurance qui couvrira le propriétaire de la moto et protègera son conducteur et  les usagers de la route, souvent victimes d’accidents dont les auteurs sont rarement identifiés. Il s’agit donc,  au total, d’un texte destiné avant tout à protéger et à sécuriser les agents économiques opérant  dans ce secteur qui étaient jusque- là  livrés à eux-mêmes, face à des fabricants et importateurs dont le premier souci n’était pas forcément la qualité ou la fiabilité des engins,  encore moins leur cycle de vie, toutes choses qui confinaient au dol.
D’aucuns affirment que cette nouvelle réglementation est une façon de limiter l’entrée de ces engins sur le territoire camerounais. Comment réagissez-vous à cette façon de voir ?
http://cameroon-tribune.cmVous me permettrez de m’inscrire en faux contre cette affirmation qui est une contre-vérité absolue et qui pourrait effectivement servir d’épouvantail, à des fins de manipulation de l’opinion. C’est le lieu pour moi de rappeler que dans tous les pays au monde, notamment aux Etats-Unis et en Europe, l’importation d’une marchandise, de quelque nature que ce soit, est soumise à un certain nombre de règles communément appelées normes et qui se rapportent soit à la sécurité, soit à la santé des consommateurs, soit à des considérations environnementales. Pourquoi le Cameroun, qui se veut une  économie moderne, échapperait-il à cette exigence internationale de bon sens ? Je relève également que la pratique de l’agrément ou de l’autorisation est une pratique ancienne dans notre pays. Je pense ici tout particulièrement au décret n° 75/527 du 16 juillet 1975 qui dispose  que «  l’importation ou l’exportation  des produits animaux et halieutiques … est soumise à une autorisation du ministre de l’Elevage, des Pêches et des Industries animales… » Depuis cette date,  que constatons-nous ? Les importations de poissons ont-elles  diminué ou au contraire, ont-elles augmenté ? La réponse à ces questions coule de source, tant chacun constate, année après année, qu’on assiste à une explosion des importations de poisson frais, au détriment d’ailleurs  de notre balance commerciale. Il faut donc  arrêter cette confusion voulue et entretenue par certains  entre la nécessaire régulation du marché  et une prétendue politique inspirée du malthusianisme.
Afin d’édifier définitivement les esprits, je voudrais indiquer qu’il y a quelques semaines, notre pays a subi l’épreuve de l’examen, par l’Organisation mondiale du commerce (OMC), de sa politique commerciale. Je regrette au passage que la presse nationale ne se soit pas particulièrement intéressée à cet exercice, qui a mis en lumière la qualité de notre politique en la matière et l’estime des hauts dirigeants de l’OMC à l’endroit de notre pays et des responsables en charge de la conduite de la politique commerciale.
Comment entendez-vous faire respecter ce nouveau texte, quand on sait que certains opérateurs économiques ne reculent devant rien pour contourner la réglementation ?
J’en appelle tout simplement au patriotisme économique des uns et des autres, qu’il s’agisse des acteurs du secteur public, toutes administrations intervenantes confondues, ou des agents économiques eux-mêmes.  Pour ce qui est du département ministériel dont j’ai la charge, je veillerai personnellement à ce que toutes les opérations relevant de notre compétence se déroulent dans la plus grande et totale transparence.                                                                      
Par ailleurs, vous avez lancé le 09 août dernier à Ambam,  la campagne cacaoyère 2013-2014. Quelles sont les mesures prescrites pour un déroulement harmonieux de cette campagne ?
Sans doute,  conviendrait-il  de rappeler les actions initiées durant la campagne 2012-2013 pour consolider le label Cameroun sur le marché international et qui ont conduit, au travers d’une série de messages qui vont au-delà de la simple symbolique, à conforter ceux qui, comme moi, ont foi en notre cacaoculture et à son industrie. Ces messages, c’est la Conférence internationale sur le cacao de Mbalmayo du 07 novembre 2012,  à laquelle ont pris part les grandes sommités mondiales en la matière, à l’exemple du directeur exécutif de l’Organisation internationale du cacao ou du secrétaire général de l’Alliance des pays producteurs. Ce sont aussi les Premières rencontres professionnelles Cameroun/Europe des 23 et 24 mai 2013 sur le cacao, organisées au palais des Congrès de Yaoundé,  et qui ont vu la participation, aux côtéx de 468 producteurs venus des sept bassins de production, de la fine fleur de l’industrie cacaoyère européenne. C’est enfin l’atelier international de certification de Douala qui a regroupé,  des 27 au 30 juin 2013, près de 150 participants venus de tous les coins du monde. Ce sont-là des signes qui ne trompent pas et qui en disent long sur la place de notre fève sur l’échiquier mondial. C’est dans tous les cas la reconnaissance du travail entrepris dans le cadre de l’amélioration du traitement post-récolte, s’agissant notamment de la fermentation et du séchage de notre cacao, avec la campagne de distribution des bâches et la réhabilitation des fours de séchage, sans oublier l’assainissement continu des opérations de commercialisation interne et la diffusion, au travers notamment des radios communautaires, des informations sur le marché.
Quelles sont les dispositions particulières qui ont été prises par votre département ministériel pour l’amélioration de la qualité des fèves mises sur le marché international, au moment où l’Union européenne veille plus que jamais sur la santé de ses consommateurs ?
 Le problème n’est pas uniquement celui de la préservation de la santé des seuls consommateurs européens. Le consommateur camerounais et celui de la région Afrique centrale sont également notre cible, dans le cadre de la promotion de la consommation domestique et périphérique des produits dérivés du cacao. FESTICACAO en est l’un des vecteurs, avec l’installation de nouvelles unités de transformation locale susceptibles de porter le volume du cacao transformé chez nous à  45 000 tonnes en moyenne dès la campagne 2013-2014, contre 32 000 tonnes environ la campagne précédente. Le laboratoire central de l’ONCC, ultra moderne, sera à cet égard mis à contribution, tant il est vrai que cet outil est aujourd’hui capable d’effectuer la totalité des analyses requises par la réglementation internationale en matière de commerce du cacao.
L’actualité dans votre secteur a été également été marquée par la descente de vos services dans les marchés de Yaoundé et de Douala pour lutter contre la vente des découpes du poulet congelé. Comment ce poulet dont la vente est interdite depuis 2006 a-t-il pu se retrouver sur nos étals ?
­C’est un problème d’incivisme, à inscrire au passif  de certains opérateurs économiques,  heureusement minoritaires, et qui relève aussi de  naïveté des consommateurs. C’est ici que la responsabilité des administrations en charge des contrôles aux frontières se trouve interpellée, en même temps que l’invite à l’adresse des associations de défense des droits des consommateurs à user de l’ensemble des prérogatives que leur reconnaît la loi. Pour sa part,  mon département ministériel, en étroite concertation avec le Minepia, reste en éveil.         
On a observé que les quantités de poulet congelé saisies sont dérisoires, preuve que d’importants stocks continuent d’être cachés par les commerçants véreux…
Vous êtes apparemment bien informés. Si tel est vraiment le cas, je vous saurai gré de nous indiquer, sous le sceau de la confidentialité,  la localisation desdits stocks. Alors, vous nous verrez  à l’action et pourrez nous juger au pied du mur. A la vérité, c’est un appel que je lance à l’intention de toutes les personnes de bonne volonté pour dénoncer ces actes d’incivisme qui ressortissent de la criminalité économique, dans l’optique d’aider les pouvoirs publics à mener à bonne fin la campagne engagée d’assainissement de l’espace économique national.
Pouvez-vous enfin nous dire un mot sur le 12ee Forum ministériel de l’AGOA auquel vous venez de prendre part à Addis-Abeba en Ethiopie?
J’ai, en effet, sur très hautes instructions du président de la République, conduit, du 09 au 13 août 2013, la délégation camerounaise aux assises d’Addis-Abeba, au cours desquelles le leadership du Cameroun s’est, à nouveau, déployé et affirmé. J’en retiens, entre autres actes majeurs, la reconduction du Cameroun au poste de vice-président du Comité ministériel, la décision de tenir le prochain Forum organisé en terre africaine, c'est-à-dire en 2015, au Cameroun et les bonnes dispositions affichées par l’administration américaine de créer un Trade-Hub pour l’Afrique centrale et dont le siège pourrait être Douala au Cameroun. Je mentionnerai enfin l’insigne honneur fait à notre pays en confiant à son ministre du Commerce la co-présidence, aux côtés de la sous-secrétaire adjointe américaine à l’Agriculture, de l’importante session consacrée aux enjeux à venir de l’agriculture africaine, en rapport avec la biotechnologie. Il  s’est agi, en un mot, d’un Forum particulièrement fructueux et prometteur pour notre pays, dans son partenariat avec le gouvernement et le secteur privé américains.
Propos recueillis par Rousseau-Joël FOUTE
 et  Sorèle GUEBEDIANG à BESSONG

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