A l’origine, la diminution du cheptel liée à la peste porcine africaine qui a sévi l’an dernier.
Au marché Etoudi hier matin, Mireille B., ménagère, n’en croit pas ses oreilles. Elle qui s’est rendue auprès de son vendeur habituel pour s’approvisionner en viande de porc. Dans cet espace commercial de Yaoundé, le kilogramme a subi une hausse de 300 F depuis quelques semaines. Au lieu de 2 500 F le kg, il coûte désormais 2 800 F. « A l’allure où évoluent les prix de cette viande qu’on croyait être à l’abri de l’inflation, les pauvres ne vont plus manger de cette viande. Puisque son prix actuel est identique à celui de la viande de bœuf », déplore la jeune dame qui n’a pas prévu cette hausse dans son pense-bête. Du coup, elle opte pour une solution palliative. « Je suis obligée de me tourner vers les légumes puisque mes moyens sont limités », poursuit-elle.
D’après Longin P., commerçant, cette hausse des prix est liée à la peste porcine africaine qui a décimé le cheptel de certains éleveurs. « Cette situation pousse les éleveurs à écouler les porcs sur pied plus cher, en fonction du gabarit », argue-t-il. A sa suite, plus précisément au marché Mvog-Ada, les raisons évoquées pour justifier cette hausse sont les mêmes. Selon Nomo, vendeur de porcs sur pied, les prix oscillent entre 50 000 F et 60 000 F au lieu de 40 000 F pour les petits porcs. Ceux de taille moyenne coûtent entre 125 000 et 130 000 F au lieu de 85 000 F. Les plus gros calibres sont vendus entre 300 000 et 350 000 F au lieu de 200 000 et 250 000 F. « Ce sont quelques porcelets épargnés par cette maladie que nous mettons sur le marché actuellement. En attendant, les grands éleveurs reconstituent leur cheptel », explique le vendeur.
Face à inflation, certains commerçants essayent de trouver le juste milieu pour garder leur clientèle. Au marché du Mfoundi, Georges B. n’a pas réajusté ses prix. « J’essaye de maintenir le prix à 2 500 F pour mes fidèles clients, le temps de voir si cette augmentation va durer. Pour les nouveaux clients, le prix du kg est de 2 700 F », indique-t-il. Cette astuce est aussi employée par les vendeurs du marché de Mvog-Ada. « Pour maximiser nos recettes journalières, ce que nous perdons auprès des anciens clients, nous le récupérons auprès des nouveaux clients. C’est difficile d’avoir 20 000 F de recette par jour », conclut un autre commerçant. Cette augmentation n’épargne pas les rôtisseries où le morceau de viande de porc est passé de 500 à 600 F depuis le 12 août dernier.
