Les responsables en charge du secteur touristique entendent mettre en valeur de nouveaux circuits.
Le constat est clair. Le tourisme intérieur bat de l’aile dans la région de l’Extrême-Nord. Et ceci nonobstant les richesses touristiques dont regorge cette région. Pour ne prendre que le l’activité touristique de ces deux dernières années, en 2011, l’Extrême-Nord a enregistré 64 409 touristes ; en 2012, elle en a accueilli 67 444. Rendu au premier semestre de 2013, les statistiques de la délégation régionale du Tourisme et des Loisirs de l’Extrême-Nord font état de 32 355 arrivées. Un chiffre dérisoire quand on sait le potentiel touristique de cette partie du pays. Mais à la délégation régionale du Tourisme et des loisirs de l’Extrême-Nord, on veut renverser la tendance en mettant un accent particulier sur le tourisme interne. C’est ce qui explique l’organisation les 17 et 18 août 2013 d’une excursion sur les hauteurs des monts Mandara dans le département du Mayo-Sava ; une randonnée à laquelle ont pris part des opérateurs de l’activité touristique à l’Extrême-Nord.
A Tokombéré, la première halte, l’équipe conduite par Taïbé Ngaba, le délégué régional du Tourisme et des Loisirs de l’Extrême-Nord est allée à la découverte de l’émirage de Baba Simon, ce prêtre décédé le 13 août 2013 et dont le nom se trouve sur toutes les lèvres des populations locales. Le processus de canonisation de ce pasteur est d’ailleurs entamé il y a quelques années. Sur cette haute montagne où le défunt prélat avait construit une case de retraite spirituelle, les touristes ont eu droit à un exposé du père Grégoire Cador centré sur la vie et l’héritage de celui-là que le pâpe Benoît XVI a affectueusement appelé « missionnaire aux pieds nus ». Les touristes ont d’ailleurs eu droit à une visite guidée du patrimoine laissé par ce prêtre dont on parle avec grand respect dans tout l’arrondissement de Tokombéré.
Les massifs Kirdi qui jouxtent la ville de Mora, ce lieu chargé d’histoire constituent un autre circuit touristique qui, hélas, reste peu connu malgré les efforts constants que déploie Jean Deutchoua, ce promoteur du tourisme qui, depuis plus d’une décennie d’investit pour la viabilisation de ce circuit au relief accidenté. Ici, le paysage verdoyant constitue un attrait indéniable. Dans ces massifs, il on peut apprécier les vestiges de la première guerre mondiale dans les monts Mandara, notamment les ruines du Mess des officiers français, les tombes des soldats allemands, le refuge du sultan Mey Oumar, des curiosités telles que la «mare à la vache blanche », les tombes perforées et bien d’autres merveilles. Il s’agit en réalité d’un circuit qui, s’il est viabilisé, attirera davantage les touristes à l’Extrême-Nord.
