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Dossier de la Rédaction

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Sursaut pour l’avenir

Il est indéniable que le lancement, mardi dernier à Yaoundé, d’un passeport Cemac biométrique par le Cameroun représente une avancée majeure sur la voie sinueuse, hésitante et irrésolue de l’intégration sous-régionale. L’avènement de ce document caractérisé par une innovation technologique s’inscrit en droite ligne de l’entrée en vigueur attendue dans quelques mois de la libre circulation des hommes et des biens à l’intérieur de l’espace communautaire. « Un dossier derrière lequel on court depuis une cinquantaine d’années », selon l’aveu de Pierre Moussa, président de la Commission de la Cemac qui a effectué le déplacement de la capitale camerounaise pour la circonstance.

Cinq décennies pour s’accorder sur la nécessité d’aller vers une coopération mutuellement bénéfique à l’ensemble des Etats-membres : voilà qui constitue un délai relativement excessif et témoigne de l’ampleur des handicaps et des pesanteurs qu’il aura fallu franchir pour surmonter les égoïsmes nationaux de tous ordres. Pas étonnant alors que les échanges intra-communautaires près d’un demi-siècle après la création de l’Udéac – ancêtre de la Cemac – soient demeurés à un stade quasiment dérisoire. Moins de 15% du volume total des échanges pour les six pays.

Quelles que soient les explications imaginables, il s’impose à l’analyse que de telles performances sont médiocres. En tout cas, largement en deçà des attentes, comparativement à d’autres regroupements sous-régionaux à travers le continent. Le cas le plus édifiant étant celui de l’Afrique de l’Ouest où l’action conjuguée de la Cedeao et de l’Uemoa a permis, depuis plusieurs années déjà, de transcender les frontières nationales. Permettant ainsi un brassage des populations, sans que soit sacrifié pour autant l’impératif de sécurité. Là-bas, les abandons de souveraineté nécessaires à un approfondissement de l’intégration se sont opérés sans qu’il ait été besoin de forcer le trait. Spontanément.

A l’inverse, la zone Cemac est demeurée à la traîne. Et ce, en dépit des nombreux facteurs de rapprochement qui militent en faveur d’une coopération féconde. A travers une libre circulation des biens, des capitaux et des services. A travers la conduite de politiques communes dans des secteurs stratégiques. Les atermoiements et résistances observés jusqu’ici laissent perplexes les analystes, mais surtout les populations qui s’interrogent sur la portée des nouvelles dispositions liées au passeport Cemac.

La longue parturition de ce précieux viatique va-t-il véritablement sonner la fin d’une ère faite de tracasseries, de tribulations, voire d’humiliations intolérables pour des voyageurs à l’entrée des frontières de pays autres que le leur ? Le temps est-il venu pour une concrétisation de l’idéal d’unité, en un mot pour la Cemac des peuples soudés par l’histoire autant que la géographie ? A la vérité, les trop nombreuses occasions manquées par le passé ne portent guère à un enthousiasme débordant. Au contraire, ces ratés incitent à une circonspection justifiée quand le scepticisme n’est pas de mise. A moins que, tirant leçon des insuccès antérieurs, les dirigeants de la Cemac et leurs relais à tous les échelons en viennent à adopter une nouvelle dynamique de progrès, d’intégration renforcée. Au service de la renaissance d’une Afrique qui plus que jamais, se doit de prendre son destin en main. Un tel sursaut est indispensable pour construire l’avenir et survivre dans un monde de plus en plus compétitif.

 

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