Malgré les vagues successives de recrutement et le recours aux vacataires, les besoins en personnels restent grands.
Les dernières vagues d’affectation des diplômés de l’Ecole normale supérieure de Maroua dans la région du Nord, ont été tout à la fois un soulagement et un casse-tête pour les responsables régionaux des Enseignements secondaires. Une quinzaine de nouveaux personnels enseignants, ça fait toujours du bien. La difficulté réside dans leur redéploiement, tant le rapport entre les besoins et les effectifs disponibles est déséquilibré. Exemple, le dernier contingent comptait un seul professeur d’anglais, alors que la région compte quatre départements. On ne parlera même pas des arrondissements (21) ou du nombre d’établissements (152). Inutile de dire que peu importe où l’enseignant en question a été envoyé, le nombre de « frustrés » est demeuré important.
La réalité des chiffres dans la région du Nord est en effet trompeuse quand elle est prise de manière globale. Pour la rentrée 2012–2013, les effectifs d’élèves étaient de 90159 pour 3095 enseignants. Soit un ratio de un enseignant pour un peu plus de 29 élèves. Raisonnable, a priori. Sauf que pour l’instruction d’un élève, c’est près d’une dizaine de disciplines qui sont enseignés, ce qui donnerait dans la réalité un ratio prof-élèves de 1 pour….290. Et plus que la vérité des chiffres, le problème est surtout « qualitatif ». En ce sens que de nombreux établissements ne disposent pas de professeurs dans toutes les disciplines. Près de 1200 vacataires sont utilisés dans la région du Nord et souvent, beaucoup doivent développer une polyvalence pour dispenser des cours dans deux, trois, voire quatre disciplines différentes.
Dans le secteur de l’éducation de base, les Zones d’éducation prioritaires (Zep) sont à peine mieux loties. Certes, elles ont été les principales bénéficiaires des opérations de contractualisation des Ivacs, ce qui a permis de réduire le gap du déficit enseignant. Tous enseignements (primaire et maternel) et tous ordres (public, privé, parental) confondus, on compte plus de 7000 personnels dispatchés à travers les 21 inspections d’arrondissements qui constituent la délégation régionale de l’Education de base du Nord. Pour une population d’élèves estimée elle, à plus de 430.000 petits, soit un ratio d’un enseignant pour 61 élèves. Pour autant, dans leur répartition géographique, ces effectifs laissent apparaître de grandes disparités, avec des écoles (pour la plupart dans les centres urbains) plutôt bien pourvues, et d’autres où ce déficit en personnels est également probant.
