Circulation est perturbée à Garoua-Boulaï. Des camionneurs camerounais, en solidarité avec leurs collègues centrafricains, ont garé leurs engins de part et d’autre de la route.
La circulation est fortement perturbée sur le corridor Douala-Bangui, précisément dans la ville de Garoua-Boulaï, qui depuis cinq jours, vit une situation difficile. Une paralysie des activités dans la ville. « Nous sommes débordés par le nombre de camions garés de part et d’autre de la ville. Même devant l’hôtel de ville, il y a plus de cent camions stationnés », précise Esther Yafoe, maire de Garoua-Boulaï. En effet, des camionneurs camerounais en partance ou en provenance de Bangui, ont décidé d’observer un arrêt de travail. Du coup, les activités sont paralysées dans cette ville de plus de 50 000 âmes. La barrière n’est pas fermée. Mais, la circulation est bloquée. « C’est par solidarité à leurs collègues centrafricains ou qui travaillent sur le territoire centrafricain qu’ils sont en train d’observer le mouvement d’humeur. Ils protestent contre l’arnaque et les tracasseries dont ils seraient régulièrement victimes », explique le gouverneur de la région de l’Est, Samuel Dieudonné Ivaha Diboua, qui affirme suivre la situation de très près.
Des camionneurs joints au téléphone indiquent qu’ils sont en insécurité sur ce corridor, une fois qu’ils foulent le sol centrafricain où des éléments de la Seleka « leur font la misère, les harcèlent le long du trajet ». Pour la reprise de service, les camionneurs centrafricains posent clairement comme condition une série de rencontres avec les ministres de Transport et de la Sécurité intérieure de la République centrafricaine (RCA), afin de « leur exprimer de vive voix leurs doléances et difficultés sur ce corridor ». « La revendication ne concerne pas le gouvernement camerounais », ont-ils tenu à préciser lors de nos échanges téléphoniques.
Précisons aussi que Garoua-Boulaï, chef-lieu de l’arrondissement du même nom, département du Lom et Djerem, est une localité située à 250 kilomètres de Bertoua, chef-lieu de la région de l’Est. C’est une ville frontalière, où l’essentiel des activités tournent autour du commerce, des échanges, de l’élevage et de l’agriculture. Garoua-Boulaï est l’une des principales portes d’entrée à Bangui, la capitale de la République centrafricaine, pays non ouvert sur la mer. La majorité de ses transactions et échanges passent par cette localité. Les autorités administratives de l’Est précisent par ailleurs que ce mouvement d’humeur des camionneurs n’a rien à voir avec l’incident survenu à la frontière de Toktoyo dans la nuit du 19 au 20 août. Parce que cette protestation a commencé bien avant le 19 août 2013. D’autres incidents sont régulièrement décriés par ces camionneurs. Des concertations sont entreprises pour une sortie de crise et un retour rapide à la normale.
