Bannière

Newsletter


Publicité

Bannière
PUBLICITE

Dossier de la Rédaction

PUBLICITE
Bannière

Grand flou sur le livre scolaire à la rentrée

La quantité,  les changements, l’indisponibilité. Les parents sont parfois déconcertés.

Une gérante de librairie se confie : « Depuis le début de la semaine, parmi les manuels  et fournitures scolaires, les livres sont les moins vendus en ce moment. Les parents, pour l’instant, font la ruée sur les cahiers. Ils préfèrent toujours clôturer les achats scolaires par les livres ». Les prix sont élevés pour beaucoup, certes, mais il y a autre chose : le nombre. Par matière, on en trouve un peu trop. James Njock, cadre de banque confie que pour son fils qui va en sixième, il faut trois livres en Anglais et un dictionnaire. En Français, son fils a six livres obligatoires : « des livres de grammaire, de conjugaison, de lecture suivi, de production d’écrits, le dictionnaire et que sais-je encore ? L’Etat pourrait privilégier des manuels qui regroupent plusieurs disciplines. C’était le cas avant et les établissements ne formaient pas moins de brillants élèves », s’indigne-t-il.

Emilienne Ngono, parent, s’insurge contre les changements réguliers de ces livres scolaires. « C’est navrant qu’un cadet ne puisse pas profiter des livres de son aîné. A notre époque, c’était courant. Et à la rentrée, le parent n’achetait pas systématiquement les livres à tous les enfants comme c’est le cas aujourd’hui », estime-t-elle. Emilienne Ngono a deux enfants auxquels s’ajoutent deux autres de sa défunte sœur. Ils sont dans des classes qui se suivent : 5e, 4e  3e  et 2nde. « Jamais, l’un n’a profité des livres de l’autre. Lorsqu’on n’a pas changé les livres au programme, c’est le système de choix instauré entre plusieurs manuels qui pose problème », lance-t-elle. Un autre parent soulève ce qu’il pense être une incongruité : l’indisponibilité de certains ouvrages scolaires dans les librairies. Ce que confirme un libraire qui se défend : « Le couac sera réparé d’ici  la fin de la semaine. Il y a eu lenteur dans le circuit d’acheminement des ouvrages » Il avance l’hypothèse de retard dans les commandes. « Nous avons été prévenants. Les commandes ont été faites aussitôt que la liste des livres au programme a été disponible ».

A la librairie du « poteau », c’est la règle du « A qui mieux-mieux ». Lorsque le parent n’est pas vigilant, il se fait flouer. C’est le cas de Fadimatou Yaya qui avoue qu’elle n’a pas prêté attention au moment d’acheter le livre de grammaire intitulé Bled, du CMI. « Il y en a deux versions : le Bled Cours moyen  et Bled CMI, du même éditeur. En portant mon choix sur le premier, j’espérais que le livre profiterait à l’enfant cette année et l’an prochain lorsqu’il ira en classe supérieure. Son école a refusé celui que j’ai choisi, estimant que les exercices ne sont pas les mêmes. Ne retrouvant plus le vendeur, je me trouve obligée d’acheter celui qui est retenu par l’établissement ». Vous avez dit casse-tête de la rentrée ? Les livres scolaires !


« L’homologation s’impose à tout le monde »

Pr. Jean Tabi Manga, président du Conseil d’agrément des manuels scolaires et matériaux didactiques.


Avez-vous été informé du changement intervenu dans les manuels scolaires en vigueur dans l’enseignement confessionnel catholique à Yaoundé ?

J’ai été alerté de ce changement inopportun des manuels scolaires. C’est l’abbé   Nama, ancien secrétaire à l’éducation catholique qui a procédé à ce changement sans se référer au préalable au Conseil d’agrément des manuels scolaires et matériaux didactiques. La règle est celle-ci : tous les établissements (publics, privés, confessionnels) sont tenus de respecter la liste ayant fait l’objet d’évaluation au niveau du Conseil. Car,  le gouvernement seul est garant de la qualité de l’éducation pour l’ensemble de la jeunesse camerounaise. Cependant, les écoles confessionnelles sont libres d’utiliser les manuels spécifiques relevant de l’enseignement canonique ou religieux. Ceux-ci ne sont pas de la compétence du Conseil.

Pour le cas d’espèce, le Conseil espère que le ministre de l’Education de base rappellera au nouvel administrateur apostolique de l’archidiocèse de Yaoundé la nécessité de procéder au respect de la règle : l’homologation qui s’impose à tout le monde.

Qu’est-ce qui garantit la neutralité dans le choix des manuels par les membres du Conseil ?

Le Conseil  propose aux ministères (Enseignements secondaires, Education de base, Emploi et Formation professionnelle) d’agréer pour un même niveau, trois manuels d’égale force scientifique et pédagogique. A ce moment, il appartient au conseil d’établissement de choisir parmi ces propositions, le livre qui convient à son projet pédagogique. Il faut aussi souligner que le ministre dispose d’une batterie d’inspecteurs chargés de veiller au respect des règles établies et à la moralité qui accompagnent le choix des livres à recommander. A l’intérieur du Conseil, des précautions sont prises pour s’assurer de la bonne moralité des membres. Il existe une police interne qui s’en charge. Et puis, le conseil travaille dans la discrétion. On ne peut pas être auteur et membre du Conseil.

On reproche aux manuels d’être extravertis. Ils racontent les histoires d’ailleurs…

Cette perception n’est pas juste. Les livres répondent aux programmes nationaux. Les auteurs sont Camerounais. Même lorsqu’il s’agit des livres édités à l’étranger, les auteurs sont Camerounais.

Pr. Jean Tabi Manga : « Le Conseil travaille dans la discrétion. »

Commentaires (0)
Seul les utilisateurs enregistrés peuvent écrire un commentaire!

!joomlacomment 4.0 Copyright (C) 2009 Compojoom.com . All rights reserved."



haut de page  
PUBLICITE
Bannière