Le représentant du Cameroun au Symposium international du Gabon est revenu avec un trophée.
Le sourire est de rigueur, surtout dans un moment comme celui-ci. François Edou, « Maître » pour les sculpteurs, n’est pas revenu du Gabon les mains vides. C’est avec un trophée, récompensant son classement parmi les meilleurs, qu’il a quitté la deuxième édition du Symposium international de sculpture sur bois de Libreville, du 23 juillet au 7 août dernier. Une expérience enrichissante d’après l’artiste, visiblement satisfait de son séjour chez les voisins gabonais. « Je suis très heureux d’avoir représenté le Cameroun à ce symposium, parce que cela rehausse l’image de marque de la sculpture sur bois et la revalorise. En plus, des événements comme celui-là nous ouvrent les portes vers d’autres horizons », affirme l’artiste. Par « portes », il parle bien sûr d’opportunités que la visibilité d’une telle rencontre peut offrir à des artistes sculpteurs.
Son œuvre, « Symphonie », a séduit les jurés de ce concours organisé autour du thème « Partage ». Pour illustrer cette idée de partage donc, le sculpteur camerounais a misé sur l’homme et la femme. Sa sculpture, c’est 1m50 de parfaite cohésion entre ces deux êtres. Pour lui, rien de mieux que l’homme et la femme pour exprimer la complicité tant requise par le jury, composé de professionnels de l’art et de la culture, de hauts cadres de l’administration et d’universitaires. Il dit avoir choisi l’abstrait pour cette œuvre, bien que les deux formes, mâle et femelle, soient clairement identifiées. Sur place, à Libreville, l’artiste comme ses confrères issus de 13 autres pays dans le monde, a dû reproduire son œuvre, « pour prouver nos capacités », a-t-il signalé. Un délai de 11 jours a été imparti à tous les concurrents. Il a suffi de sept jours à François Edou pour terminer la réplique de son œuvre.
L’exploit ne s’est pas fait sans difficultés : « J’ai obtenu ma pièce de bois après tout le monde, car les dimensions de la première ne me convenaient pas. J’ai créé ma sculpture dans l’Okan, une essence de bois difficile à manipuler. » Il a surmonté ces deux obstacles, et au final, « Symphonie » s’est retrouvée parmi les plus belles œuvres du symposium, admirée par le Premier ministre gabonais et les autres officiels du pays organisateur. Les œuvres des artistes primés ont été rachetées par le gouvernement gabonais, à valeur de 2 millions F chacune. Selon François Edou, « elles seront dispatchées dans les édifices publics du Gabon pour leur embellissement. » Ce sculpteur expérimenté, avec au moins 40.000 œuvres d’art réalisées en 26 ans de carrière, a décidément touché le cœur du Gabon. Il a été retenu pour un séminaire sur le processus d’adhésion du baccalauréat artistique dans ce pays.
