Le projet pilote de rationalisation de la commercialisation du cacao lancé vendredi dernier par le Mincommerce à Monatélé.
Cette fois-ci, les jours des coxeurs semblent vraiment comptés. Ces acheteurs de cacao sans foi ni loi, qui sillonnent de jour comme de nuit les zones de production, font du porte à porte et proposent aux cacaoculteurs dans le besoin des prix d’achat du kilogramme très en deçà des prix du marché, auront désormais bien du mal à se déployer dans le département de la Lékié, région du Centre. C’est à la faveur du lancement vendredi dernier à Monatélé, par le ministre du Commerce (Mincommerce), Luc Magloire Atangana Mbarga, du projet pilote de rationalisation de la commercialisation du cacao dans ce troisième grand bassin de production au Cameroun. Ce projet vise à assainir la commercialisation interne, à expurger les mauvaises pratiques observées sur le terrain, et à mieux faire bénéficier les producteurs et leurs organisations du fruit de leur travail. D’ailleurs, pendant la cérémonie de lancement du projet à la permanence RDPC de Monatélé, les premiers changements positifs ont été annoncés. Notamment, le prix du kg de fèves qui est passé à 950 F dans le cadre des marchés groupés et organisés grâce au projet alors que les coxeurs achetaient avant ce même kg de fèves à 750 F. On comprend donc pourquoi, après avoir installé dans leurs fonctions les points focaux et coordonnateurs du projet sur le terrain, Luc Magloire Mbarga Atangana a déclaré qu’une fois que les marchés sont organisés et dûment structurés, avec la pleine adhésion de tous les producteurs, le fléau du coxage, « cette pègre que sont les coxeurs, cette gangrène meurt toute seule, sans le moindre égard, le moindre mot de condoléances, la moindre compassion de notre part ». Avec le lancement du projet dans la Lékié, a poursuivi le Mincommerce, « nous conduisons le coxage à sa dernière demeure. Qu’il y repose à jamais ».
Avant le ministre, plusieurs orateurs ont pris la parole pour apprécier les bienfaits du projet qui, de l’avis général, va garantir un prix plus rémunérateur aux producteurs, promouvoir la traçabilité du cacao, faciliter la collecte des statistiques, et améliorer la qualité du label Cameroun sur le marché international. Pour le moment, le projet, circonscrit dans la Lékié, est le galop d’essai d’un vaste programme dénommé Appui à l’organisation de la commercialisation, qui a pour maître d’ouvrage le Conseil interprofessionnel du cacao et du café (CICC) et dont le secrétariat permanent assure l’exécution. Après la phase pilote dans la Lékié, le projet sera étendu aux autres bassins de production du cacao.
