L’écho du projet du barrage de retenue d’eau de Lom Pangar a traversé les frontières nationales. Le Bénin, qui s’apprête à lancer un projet similaire sur le confluent d’Adjarala, veut s’en inspirer. Ce pays a dépêché six experts de la Communauté d’électricité du Benin (CEB), en charge de conduire le projet hydroélectrique sur le site de Lom Pangar, région de l’Est. Ils sont descendus sur le terrain, le 30 août, pour voir comment notre pays a conduit son projet. Comment le Cameroun a lancé les travaux du vaste barrage de Lom Pangar. George Gweth, au nom du directeur général d’Edc, empêché, a fait effectuer le tour du propriétaire à ses hôtes. Après le tour de divers chantiers, la délégation béninoise a livré ses sentiments. « Nous avons vu et pris des bonnes notes. Elles vont nous aider dans notre projet où nous sommes à la phase d’études approfondies. Une fois rentrés au pays, nous allons mettre en pratique l’expérience camerounaise, en fonction de notre réalité culturelle et sociologique », a résumé Ali Tchaa, chef de la délégation béninoise.
Sur le site du projet, aucun aspect technique, social, culturel, environnemental n’a échappé aux Béninois. Des débuts difficiles du projet à la phase d’exécution des travaux, en passant par le cadre institutionnel, juridique et les difficultés sociales, rien n’est éludé. La délégation béninoise s’est particulièrement émerveillée sur la dérivation réussie du barrage. Laquelle dérivation permet d’envisager la suite des travaux avec sérénité et assurance. La réalisation des travaux, actuellement à l’arrêt, pour cause de la saison des pluies, promet de conjecturer que Lom Pangar, deuxième barrage le plus important en Afrique subsaharienne, après celui de la RDC, est sur une bonne voie d’achèvement. Les responsables de CWE, chargés de construire ce barrage, soutiennent que les délais de livraison partielle du barrage en juillet 2014 et la mise en eau définitive en juillet 2015 seront bel et bien respectés. Les Béninois ont aussi visité les deux centrales à concasseurs et à béton, les laboratoires d’expérimentation et d’essai, la digue de col et la carrière de Mbimbawara.
Cette délégation a observé une dernière escale au nouveau village Lom Pangar où les riverains dudit barrage sont actuellement recasés. A plus de dix kilomètres des chantiers. Le recasement, le processus d’indemnisations des villages et populations touchées par le projet, la réinsertion… rentrent dans le Plan de Gestion Environnementale et sociale (PGES), élaboré en étroite collaboration et exigence du consortium des bailleurs de fonds du Projet de Lom Pangar. Tout en respectant les questions environnementales. La délégation béninoise a vu, observé, posé des questions, s’est entretenue avec quelques riverains recasés et s’est faite son expérience du projet de Lom Pangar. « Nous sommes heureux d’avoir appris qu’avant le début des travaux, il faut que ces détails soient contenus dans le dossier d’appel d’offres », s’est satisfait Houessou Sotelle, chef du service Environnement à la CEB. Les promoteurs du projet du barrage d’Adjarala sont rentrés très édifiés.
