Retrouvailles, sourires mais aussi des …larmes lundi dans nombre d’établissements pour ce premier jour de classe.

Le petit Zach, un « bleu » du collège Vogt, montre des signes de maturité. Sa mère veut le tenir par la main pour le conduire vers le portail de son nouvel établissement. Il refuse. « Maman, ce n’est pas un enfant de la maternelle que tu conduis à l’école aujourd’hui », souffle-t-il. La maman se ravise, et se rend compte que le petit enfant d’hier est devenu collégien. Zach a une démarche vaillante, comme plusieurs autres novices. En fait, ils tentent de braver la timidité.

Brice, 11 ans, lui, a le regard lointain dans l’enceinte du collège. Jusqu’à ce qu’il croise celui de Marc-Alex. « Nous sommes dans la même classe, la 6^e B. Brandon, lui est dans la classe d’à côté, seul ». Le petit garçon semble heureux  d’avoir déjà, en ce matin de rentrée un ami sûr. C’est son ancien camarade du CMII. La sonnerie retentit et rassemblement de tous les élèves dans la grande cour. Les enseignants et responsables du collège sont perchés sur une estrade du bâtiment principal. L’un d’eux s’adresse aux enfants. En fait, de simples rappels, une mise au point utile pour un accord parfait tout au long de l’année. « Ora et Labora » (Ndlr : Prier et travailler, une devise de Saint Benoît, fondateur des monastères), telle est la règle de conduite que le surveillant général explique aux élèves.

Autre lieu, autre ambiance : l’école maternelle et primaire Les Dégourdis du quartier Mendong à Yaoundé. Felicia, 2 ans, est accompagnée par sa mère. La fillette qu’on dit d’habitude bavarde est plutôt perplexe. D’autres enfants de son âge pleurent. Elle semble ne rien comprendre. « Elle est préparée depuis quelques semaines au fait qu’elle ira à l’école », confie la maman qui tient à immortaliser ce jour historique pour sa fille. D’autres parents ici font des photos à n’en point finir. Tout le monde tient à arriver dans la salle de classe de l’enfant pour l’aider à choisir sa place. Le staff est débordé et contient cahin-caha, parents et élèves.

Il y a un embouteillage indescriptible aux environs des établissements. Les parents tiennent à se mêler à l’ambiance de rentrée en accompagnant les élèves, les grands et les petits. « Juste pour témoigner l’affection et engager les enfants au travail », reconnaît un parent. De manière générale, la bonne humeur se lit sur les visages. Le sourire est là et semble contagieux, malgré le stress subi ou à subir dans les magasins de vente de manuels scolaires. D’ailleurs des opportunistes se sont invités aussi à cette rentrée. Sur des étals précaires devant les établissements, ils proposent stylos, règles, cahiers. La rentrée ? C’est pour tout le monde.