Deux partis en lice pour les législatives et quatre pour le municipales dans la région.
Faire tomber le statut de « socle granitique » du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc). Tel est l’objectif que se fixent l’Alliance nationale pour la démocratie et le progrès (Andp) d’Amadou Moustapha, le Social Democratic Front de Ni John Fru Ndi et l’Union démocratique du Cameroun (Udc) d’Adamou Ndam Njoya dans la région du Sud. Les trois formations politiques présentent en effet des listes de candidatures aux élections couplées du 30 septembre prochain. Leurs états-majors, affirment certaines figures de proue, peaufinent les stratégies de campagne afin d’obtenir le plus grand nombre de voies le jour du scrutin.
Ainsi, pour les législatives, si le Rdpc est partant pour prendre à nouveau l’ensemble des 11 sièges de députés à l’Assemblée nationale, l’Andp se pose en challenger dans le Dja-et-Lobo qui dispose de cinq sièges. Face aux listes conduites par Bonaventure Mvondo Assam, Paulin Ndoumou, Théodore Mbe Essae Mendomo, Marie Thérèse Essame et Prosper Monessel, l’Andp propose une alternative aux électeurs. Leur choix pourra ainsi se porter également sur les listes conduites par Ottou Demi, Bruno Engamba, Huguette Abbo, Blandine Mfoula et Dieudonné Eballe. « Nous ferons du porte-à-porte principalement », affirme un responsable local du parti d’Amadou Moustapha, et ce sera, complète-t-il, « une réponse plus efficace aux grands meetings qu’organisera, sûrement, le Rdpc ». En tout cas, en matière de législative, le Rdpc a bien souvent fait cavalier seul dans le Dja-et-Lobo, remportant toute élection par des scores tournant autour de 100%. Se voir défier par l’Andp en 2013 est, affirme de la coordination régionale de campagne du Rdpc, « l’expression de la vitalité démocratique ».
Pour les municipales, l’intérêt du challenge politique viendra de la commune de Kye-Ossi, dans le département de la Vallée-du-Ntem. La gestion de cette ville cosmopolite, située dans la zone des trois frontières, se fera par ceux qui, du Rdpc ou de l’Udc, sauront mieux convaincre les électeurs. Il en sera de même pour la commune voisine d’Olamze, frontalière également. On suivra, par ailleurs, avec une réelle curiosité, le déploiement du Sdf et de l’Andp pour prendre la très convoitée commune de Sangmelima, dont la liste des 35 conseillers est conduite par le maire sortant, André Noël Essian. Pour le vice-coordonnateur du comité régional du Sdf, Olivier Mfegue Ahanda Sima, le « combat » a commencé par l’appel lancé aux militants et sympathisants du Sdf dans le Dja-et-Lobo d’aller retirer leurs cartes d’électeurs. En ce moment, des réunions succèdent aux réunions, dans la préparation du déploiement sur le terrain, lorsque sera lancée la campagne électorale. Sans dévoiler toutes les ficelles de la stratégie arrêtée, il dit que le Sdf va aux élections en vainqueur comme toujours et il sera privilégié une campagne de porte-à-porte.
Partout ailleurs dans le Sud, le Rdpc fait cavalier seul, surtout dans les départements de la Mvila et de l’Océan. Si en 2007, le Sdf a présenté une liste à Ebolowa Ier et obtenu près de 5% au vote, ce ne sera pas le cas le 30 septembre. « Nous n’avons pas de moyens colossaux, mais nous avons des hommes », affirme le vice-coordonnateur régional Sdf, comme pour dire que le parti de Ni John Fru Ndi a mesuré ses forces pour ne s’attaquer que là où il y a, peut-être, des chances de réussite. La vérité, tenue par des électeurs conscients des enjeux, sortira des urnes.
