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Dossier de la Rédaction

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Parade aux dérives médiatiques

Le Conseil national de la Communication vient de sévir contre quelques-uns des dérapages criants qui ont cours dans notre paysage médiatique.

Le Conseil national de la Communication vient donc de sévir. De mettre le holà à quelques-uns des dérapages criants qui ont cours dans notre paysage médiatique foisonnant. Renforcé dans ses missions, aux termes du décret du 23 janvier 2012 qui l’a réorganisé, le CNC avait sans doute tenu à camper dans les esprits sa posture de gendarme du secteur national de la communication, en commençant par des coups de semonce fin mars dernier. Des avertissements, mises en garde et rappels à l’ordre avaient été servis à une dizaine de médias audiovisuels, certains voyant leurs émissions-phares interdites et quelques-uns de leurs journalistes et animateurs frappés de suspension temporaire. Moins de six mois plus tard, force est de constater que contrairement à l’adage populaire, la peur du gendarme CNC n’a en rien été le commencement de la sagesse chez trop d’acteurs du secteur de la communication.

C’est peu ou prou sur la base des mêmes griefs relevés à l’issue de leur session des 27 et 28 mars 2013, que les membres du CNC ont pris, jeudi 5 août dernier, des sanctions autrement plus sévères à l’encontre des médias et journalistes fauteurs de diverses violations. En tête de celles-ci viennent les atteintes à la déontologie professionnelle en matière de communication sociale et les atteintes aux dispositions de la loi de décembre 2006 régissant la publicité au Cameroun. Les décisions du CNC fourmillent de précisions sur les motifs spécifiques pour lesquels nos confrères incriminés, dont certains étaient déjà sous le coup d’une mesure de suspension temporaire, écopent de lourdes sanctions.

Que de cris d’orfraie n’a-t-on pas entendu çà et là depuis la publication des sanctions prises par le CNC ! Manifestement, le retour en force de cette instance de régulation sur la scène médiatique nationale ne semble pas  du goût de maints praticiens du secteur de la communication. Faisant fi de l’image de preux chevaliers de la plume, du micro ou du petit écran, promoteurs d’une communication responsable que l’opinion publique voudrait retenir d’eux, d’aucuns n’hésitent pas susciter une querelle de clocher, le Conseil national de la Communication revêtant pour eux les oripeaux de « bourreau de la presse privée ». Comme si la presse privée pourrait se concevoir comme une cour du roi Pétaud où l’exercice de la liberté de la presse n’aurait à s’embarrasser de la moindre responsabilité.

Les nombreuses dérives décriées donnent en tout cas du paysage médiatique national un aperçu peu reluisant. Et en l’absence d’instances d’auto-régulation et de regroupements socio-professionnels dont les règles et arbitrages soient reconnus et acceptés de tous les confrères, les mesures courageuses du CNC méritent un meilleur accueil. Par tous ceux-là qui entrent dans les métiers de la communication, par vocation, avec le désir de s’y construire une vie digne, plutôt que par aventurisme et par appât du gain facile.

Il n’y a cependant pas lieu de se réjouir du malheur des médias et des confrères sanctionnés. Ne s’agit-il pas d’entreprises et d’emplois dont vivent après tout plusieurs ménages ? Aussi, est-il souhaitable que le CNC, tout en implémentant sans faiblesse des mesures de parade aux dérives médiatiques, continue de faire œuvre pédagogique, à travers l’organisation de modules de formation, à l’intention des trop nombreux acteurs du secteur de la communication peu ou mal formés aux règles professionnelles basiques. C’est à ce prix qu’on pourra venir à bout sinon infléchir les dérapages éthiques, déontologiques et professionnels dont personne n’ignore les désastres au sein de la société.


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