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Dossier de la Rédaction

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Des classes bondées à Yaoundfé

Les enseignants se battent cahin-caha pour dispenser sérieusement les cours malgré les chiffres élevés.

Comment les enseignants font-ils pour optimiser le rendement dans une classe de plus d’une centaine d’élèves ? Mme Ateba Ndoumou, proviseur du lycée de Nkolndongo, retourne la question. « Demandez-vous pourquoi on en arrive à ces effectifs ». Et de répondre : « Les listes viennent de toutes-parts et les pressions sont insoutenables. Et puis, il y a l’aspect social qu’il ne faut pas occulter. Des parents débarquent, étalent leurs conditions et supplient de leur donner une chance dans un lycée pour ses prix favorables ».  Entre ces cas sociaux et les listes qui viennent de partout, le chef d’établissement…recrute. On se retrouve face à des effectifs inquiétants. La moyenne par classe aujourd’hui est de 75, affirme Gaêtan Yangben Mouzon du collège Vogt, loin de l’idéal de 60 par classe.

Ernestine Nna, directrice d’une école publique de Yaoundé se rappelle que l’an dernier, dans son école, le CMI avait un effectif de 146 élèves, le CEI 125. « Et pourtant six de mes 16 salles de classe étaient inoccupées faute d’enseignant», précise-t-elle. Cette année, se réjouit l’institutrice, l’association des parents d’élèves et enseignants a recruté un maître et un nouvel enseignant a été affecté dans son école. Ce qui a soulagé ses collaborateurs qui avaient des effectifs démesurés. Jusque-là, quatre salles de classe restent vides.

Ernestine Nna avoue qu’il est difficile que tout se passe bien dans de pareilles conditions. « Les enfants sont mal assis, pas de couloirs pour circuler. Le chahut des enfants est à son comble. Mais l’instituteur est tenu d’organiser les évaluations à date », souligne la directrice.

Philippe Ekouma Menguele, censeur au lycée de Nkolndongo, estime que l’enseignant use de son autorité pour maîtriser sa classe en cas d’effectif pléthorique. La recette est enseignée pendant la formation. Et Mme Ateba Ndoumou d’ajouter, « de plus en plus de séminaires sont organisés à ce sujet pour optimiser le rendement. D’ailleurs, Philippe Ekouma Menguele pense que le sur-effectif seul ne justifie pas l’échec scolaire. Il se rappelle qu’il y a deux ans, sur un effectif de 130 élèves dans une terminale C au lycée de Mendong, 125 candidats ont réussi leur examen. « L’année où ce lycée figurait parmi les meilleurs du palmarès de l’Office du baccalauréat, les effectifs de ses classes étaient…démesurés », conclut-il. Gaetan Yangben Mouzon propose la discipline, l’administration de proximité, l’effort pour obtenir des résultats.

- La moyenne par classe tourne autour de 70 élèves.


« Une forte pression dans les grandes villes» 

Jeannette Tega, directeur du Cetic de Ngoa-Ekelle, Yaoundé.

 

Comment justifier des effectifs de plus de 130 élèves dans  des dames de certains établissements scolaires publics ?

Ce qui justifie ces effectifs pléthoriques, c’est  une demande exagérée des recrutements. Il y a une forte pression dans les grandes villes. Chaque parent sollicite le recrutement de son enfant. Cette pression  ne vient pas forcément des hauts cadres. Les personnes vulnérables sont plus nombreuses encore. Cela est d’autant plus justifié lorsque nous sommes en enseignement technique, où la plupart des élèves sont issus de familles défavorisées. En enseignement technique comme en enseignement général, la demande sociale est nombreuse. Un cas qu’on ne peut occulter.

Comment ramener ces effectifs à des proportions raisonnables et obtenir de bons résultats?

Je crois que la première des choses serait de faire appel à la conscience professionnelle de chaque chef d’établissement et chaque enseignant. Lorsqu’on dirige un établissement, on a le souci d’avoir les meilleurs résultats. Ces résultats sont favorisés par des effectifs réglementaires. Ce souci nous oblige à limiter les recrutements dans les salles de classe. L’optimisation des résultats ne peut être effectif que grâce aux enseignants qui se donnent à fond pour obtenir les résultats. Je pense que chacun donne le meilleur de lui à son niveau.

On se rend compte que les campagnes sont en sous-effectifs, alors que les zones urbaines les classes sont surpeuplées. Comment encourager les enseignants à aller enseigner en zone rurale ?

D’abord, il faut reconnaître que les enseignants refusent d’exercer dans les zones reculées parce que les conditions de vie y sont difficiles. Parfois, ils y rencontrent des problèmes de logement, d’eau, d’électricité, et autres. Ce sont aussi des pères de famille qui ont aussi besoin de conditions de vie acceptables pour leur famille, en fonction de leur classe sociale. Donc, accepter d’aller travailler dans ces  conditions, c’est vraiment un sacrifice. Le seul moyen de les y encourager c’est d’améliorer leurs conditions de vie, surtout lorsqu’ils sont affectés dans ces zones.  Cela peut passer par des primes spéciales, la prise en charge des déplacements, la construction des logements d’astreinte et d’autres mesures d’accompagnement.

  

Jeannette Tega « On ne peut pas occulter les cas sociaux »

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