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Dossier de la Rédaction

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Livre: Du rififi à L’Harmattan-Cameroun

La maison d’édition se défend des accusations de piraterie de Jeanne Rosette Abou’ou, auteur de « Lettre à Tita ».

Dans l’affaire opposant les Editions L’Harmattan-Cameroun à Jeanne Rosette Abou’ou, les arguments fusent de partout. L’éditeur est accusé de piraterie par l’auteur de « Lettre à Tita », au programme des classes de 6e pour cette année scolaire 2013-2014. Jeudi dernier, une saisie de livres, placée sous le contrôle d’un huissier de justice, a été opérée chez l’imprimeur agréé de la maison d’édition, car elle affirme que L’Harmattan a mis sur le marché plusieurs exemplaires de son œuvre, après que le contrat entre elle et l’éditeur a été rompu. « L’éditeur m’a signifié son incapacité à fournir les livres scolaires, me demandant de me débrouiller par moi-même. J’ai été jusqu’à la maison mère à Paris, plaider ma cause. Je n’ai pas été entendue. Alors, j’ai saisi un avocat qui a signifié à L’Harmattan la rupture de contrat pour défaillance », a déclaré Jeanne Rosette Abou’ou.

Samedi dernier au cours d’un point de presse au siège de la structure à Yaoundé, Roger Mondoué, directeur de L’Harmattan-Cameroun a exposé sa version des faits. Se prononçant sur la rupture dudit contrat, il a dit : « Ce contrat n’a jamais été rompu. » Et pour éclairer un peu plus les médias, il a commencé « depuis le début ». Il est remonté jusqu’en février 2012, à l’époque où le tapuscrit de l’œuvre a été transmis à sa maison d’édition. Il a ensuite parlé de la confection des deux volumes de l’œuvre par l’éditeur. Le déjeuner de presse de présentation de l’œuvre en fin 2012 et la dédicace en début 2013, en présence de l’auteur et de l’éditeur, n’ont pas été éludés, pour faire comprendre que tout allait comme sur des roulettes. En mars 2013, L’Harmattan fait une demande de mise au programme des quatre livres (Ndlr : volumes 1&2, en anglais et en français), en répondant à tous les critères exigés par le Minesec. « Au mois de juin, nous sommes informés que les livres ont été mis au programme », se rappelle Roger Mondoué.

D’où vient la brouille ? Le directeur de L’Harmattan a sa réponse : « L’auteur a voulu frapper un grand coup. Elle voulait imprimer 50 000 exemplaires qu’elle a exigés à la date du 30 juillet 2013. Elle a menacé de prendre des avocats au cas où L’Harmattan ne fait pas venir ses livres dans le délai demandé. » Seulement, L’Harmattan-Paris n’est pas d’accord, le rapport dressé par son agence du Cameroun n’étant pas favorable. « Paris nous a demandé si tirer 50 000 exemplaires était raisonnable et réalisable. Après renseignement, j’ai constaté que le plus gros succès d’un livre de 6e au Cameroun jusque-là n’a été tiré qu’à 100 000 exemplaires. Nous ne pouvions donc pas aller jusqu’à 50 000 exemplaires au risque de fermer », a affirmé le directeur de L’Harmattan-Cameroun.

Mais pour Jeanne Rosette Abou’ou, l’opération est possible : « J’avais un devoir, remplir les exigences de la rentrée scolaire. J’ai fait une estimation et j’ai constaté qu’il y a 120 000 élèves de 6e dans le Cameroun. C’est pourquoi j’ai voulu en imprimer 50 000. Mais à ce jour, puisque je n’ai pas de moyens, je n’ai pu en produire que 30 000. » D’un côté, L’Harmattan entame le tirage de 10 000 exemplaires, et l’auteur, « sachant que le contrat était déjà rompu » comme elle l’a dit, s’est retourné vers l’imprimerie Saint-Paul. « L’Harmattan a imprimé mon livre dans mon dos, et l’a mis sur le marché à 2 500 F alors que le prix homologué par le ministère du Commerce est de 3 200 F », a-t-elle lancé. 2 500 F qui pour Roger Mondoué est le prix maxima arrêté par le Mincommerce et les 10 000 exemplaires produits par L’Harmattan ont commencé à être vendus.

Conséquence, deux versions de « Lettre à Tita » sont sur le marché. Chacun se renvoie la balle de la piraterie. Les dirigeants de L’Harmattan soutiennent que les livres imprimés en dehors de leur imprimeur ne remplissent pas les critères légaux d’une œuvre, entre autres : code ISBN, collection, dépôt légal. L’auteur elle, campe sur sa position et se dit contrariée d’avoir dû participer au financement du marketing de son œuvre. Les deux parties ont fait recours à la justice.

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