Alors comme ça, il ne suffit plus de convaincre les électeurs pour obtenir leurs votes et la victoire ? En plus de les séduire, de les épater avec le gros français/anglais, ou alors de leur mentir (que chacun suive son propre regard, nous ne citons personne), il faut apparemment mêler Dieu à cette campagne. En tout cas, des images de meeting vues sur la Crtv ont montré des gens en prière avec tenue du parti sur le dos. Genre, les mains ouvertes, la tête un peu penchée en avant, comme s’il s’agissait d’enfants sages. Tout le monde sait bien que la campagne en cours est électorale, et non d’évangélisation. Mais bon, il semble que la prière ne fait pas de mal. Sauf que… il faut être conséquent.

Se mettre en présence du Tout-Puissant, qui est Amour et Vérité, entre autres attributs sublimes, puis, dans les minutes qui suivent, passer à l’attaque, vilipender à tous les coups les candidats adverses ? Ça fait quand même un genre. Prier Dieu, puis se souiller en servant un baratin high tech aux populations ou en portant des coups en dessous de la ceinture à ses concurrents ? Pas très angélique, tout ça. En fait, que ce soit dans un meeting, ou plus encore sur un plateau télé, nos entrepreneurs politiques ne débordent pas spécialement d’amour pour leur prochain. Nous n’allons pas reprendre, même partiellement, le florilège des mots qu’ils s’échangent souvent. L’homme politique est un loup pour son homologue.

Pour en revenir à la prière, il serait intéressant de savoir exactement ce que nos chasseurs de suffrages demandent à Dieu qui, jusqu’à preuve du contraire, ne votera pas le 30 septembre prochain. Sans être exégète de haut niveau, chacun peut déduire que dire : « Seigneur, fais en sorte que je gagne » peut s’entendre aussi : « Mon Dieu, brise le cœur de mes adversaires, tant pis si ce sont aussi tes enfants. »