Des malfrats ayant opéré le 23 avril devant Ecobank Congoont été  présentés mardi au gouverneur.

A quoi ressemble un braqueur ? A personne en particulier. En tout cas, les six personnes présentées hier au gouverneur de la région du Littoral dans l’enceinte de la Légion de gendarmerie à Bonanjo n’affichaient pas un profil particulier. Et pourtant ! Selon le colonel Thomas Roger Abessolo, commandant de la Légion, la bande a participé au braquage perpétré le 23 avril 2013 devant l’agence Ecobank du quartier Congo. Braquage d’un fourgon de transport de fonds, suite auquel deux gendarmes avaient péri. 206 millions F avaient alors été emportés, comme CT l’avait indiqué au lendemain du coup.

« Un gang très organisé », a souligné le colonel Abessolo. Peter Angou, tête pensante du groupe, disposait d’un champ de tir où le groupe s’entraînait, sur la route d’Edéa. Jean Edoumbengue et Joël Sandjo ont usé de leurs grands talents de pilotes de moto pour assurer la fuite le jour du braquage. Joseph Ngamo, alias « Danger », est présenté comme un fin stratège. Jean Touko, qui purgeait une peine de prison à Nkongsamba, s’est évadé pour participer au coup. Elément dangereux lui aussi. Ousmanou Idrissou est, quant à lui, celui qui joua le rôle du fou, et qui ouvrit le feu en premier, touchant les gendarmes.

Le colonel Abessolo explique que « le chef de gang local », Ananias Nema, a été abattu par les forces de l’ordre dans sa fuite à Maroua. Dans un coin de parking de l’état-major de la Légion, un pick-up immatriculé dans l’Extrême-Nord est présenté comme le véhicule dont se servaient les malfrats. Le vrai chef du gang est ressortissant d’un pays voisin. Ses déplacements en terre camerounaise étaient planifiés par le « logisticien » Peter Angou. Cet individu dont le nom n’a pas été donné aurait quitté le territoire national. En revanche, les forces de l’ordre recherchent activement le nommé Brice Ndogmo, en cavale en même temps qu’une femme proche du gang.

Toujours d’après la gendarmerie, le groupe utilisait des munitions non conventionnelles (dès que la balle pénètre le corps, elle éclate, et ne peut donc être retirée). Trois armes, deux de fabrication américaine et la troisième russe, étaient en évidence sur une table hier sur le site de la présentation. L’une a été récupérée dans une tombe au cimetière de New Bell et les deux autres à Bamenda.

Le gouverneur Joseph Beti Assomo a salué « le travail d’enquête » ainsi que la collaboration gendarmerie/police ayant conduit à ce résultat. Il a en outre remercié le citoyen qui a donné, au départ de l’enquête, un renseignement précieux aux forces de l’ordre. Les populations sont invitées à continuer dans ce sens.