Le directeur de l’hôpital de district de Yokadouma n’en revient pas. « Rien n’est plus fonctionnel à la morgue de Yokadouma. Aucun corps ne peut plus être conservé », se lamente le Dr Djeujatsa Etienne que nous avons eu au téléphone. L’ampleur de l’incendie qui a ravagé les dispositifs de la morgue de l’hôpital de district de Yokadouma dans la nuit de 22 au 23 septembre 2013 est importante : six caisses de corps, tous les dispositifs électroniques qui servent à ranimer les cadavres, tout l’appareillage technique, les tôles, planches, plafond… Les flammes ont tout léché dans leur furie. Les dégâts, selon le directeur de l’hôpital, sont évalués à plus de 50 millions de F. A l’origine de ce drame, un court-circuit. Par ce temps de délestage dans la région de l’Est, le retour imprévu de l’énergie a provoqué cet incendie, de sorte que certains appareils branchés ont lâché. Le feu a alors progressivement brûlé les machines, avant d’atteindre la toiture de la morgue. Les techniciens qui s’affairaient aux travaux de construction dans les environs n’ont senti l’odeur de feu s’échapper que lorsque la situation était déjà trop tard. C’est finalement le morguier du jour, Renée Mongouesa, qui en donnera l’alerte. Les riverains ont organisé le sauvetage par des jets d’eau. Ceci sous le contrôle des autorités administratives. Au rang desquelles, le préfet de la Boumba et Ngoko, Léonard Bello qui a aussitôt instruit que la lumière soit faite sur cet incendie, afin d’établir les responsabilités. Pour l’heure, les corps ne peuvent être gardés qu’à la morgue de Batouri, à 200 km de Yokadouma.