C’est dans la nuit de jeudi 26 au 27 septembre dernier vers 2 h du matin qu’une deuxième fissure est apparue sur la digue de protection le long du Logone. Au village Bégué Palam, précisément au niveau du quartier Houmi I. Plusieurs centaines de familles, pour échapper aux eaux en furie, ont été contraintes dans la même nuit d’occuper de minces portions de terre sur la digue. Le gouverneur Augustine Awa Fonka accompagné du préfet Nkweti Simon Ndoh s’est rendu sur le site vendredi et a procédé à l’évacuation des populations. Cette deuxième fissure d’au moins 50 mètres est apparue un peu au sud de celle de Dougui qui a cédé le 19 septembre. Houmi I, Houmi II et Abdalaye sont trois quartiers populeux de Bégué Palam ainsi rayés de la carte.
Heureusement qu’aucune perte en vie humaine n’est jusqu’ici enregistrée. Toutefois, les dégâts que causent les eaux sont très importants. L’école publique de Houmi I à cycle complet, avec ses cinq enseignants et 379 élèves est d’office fermée parce qu’inondée. Le spectre de la famine plane déjà puisque les champs sont inondés. Les populations risquent de perdre toutes leurs cultures vivrières, même le mil arrivé à maturation. Pour parer au plus pressé, une pirogue à moteur d’une grande capacité a été affrétée pour déplacer les sinistrés vers l’école publique de Bégué Palam que plusieurs d’entre eux boudaient d’ailleurs. Fort heureusement, le sénateur Martin Amrakaye, digne fils de Begué Palam qui se trouvait dans la suite du gouverneur a réussi à convaincre ses frères et sœurs de l’intérêt qu’ils ont à regagner ce site de l’école publique.
D’autre part, les eaux de la première brèche parue à Dougui inquiètent déjà sérieusement plusieurs villages situés à la périphérie de la ville de Kaï-Kaï, chef-lieu d’arrondissement du même nom. Les premières populations déplacées du village de Dougui sont entièrement prises en charge par l’administration et sont logées sous des tentes fournies par le HCR. Dans ses mots de réconfort, le gouverneur a rassuré les sinistrés que l’Etat du Cameroun suit de près leur situation au plus haut niveau et a ordonné leur recensement qui se déroule déjà sous la supervision de l’adjoint d’arrondissement de Kaï-Kaï. Sur place, le Génie militaire s’active à ralentir le courant du fleuve et à le ramener sur son lit normal ; un travail titanesque qu’il abat avec l’aide des jeunes du village et la marine nationale.
