A l’issue d’entretiens avec le président Paul Biya, trois chefs de missions d’observateurs ont exprimé leur satisfaction, mercredi à Yaoundé.

En attendant de donner des conférences de presse, ce jeudi, ils sont tous d’accord sur un point, après avoir conduit des missions d’observation électorale sur le terrain

 : les élections couplées, municipales et législatives du 30 septembre 2013, se sont bien déroulées. Sans incident majeur. Dans un climat serein. Ce sont, pour l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), Pascal Couchepin, ancien président de la Confédération suisse. Pour l’Union africaine (UA), l’honorable El Hadj Issa Azizou, député béninois, président du groupe des parlementaires de la région d’Afrique de l’Ouest au sein du Parlement Panafricain. Et pour la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC), Pierre Simon Athomo Ndong, ministre plénipotentiaire, chef de l’Unité électorale de la Ceeac.

Reçus tour à tour à 11 h, 12 h et 14 h, mercredi au palais de l’Unité, ils se sont confiés à la presse.

Pascal Couchepin (OIF)

 Le chef de la mission de la Francophonie a tenu à relever que l’OIF étant un accompagnateur du processus démocratique du Cameroun, il ne s’est pas agi pour sa mission de faire une observation classique. Comme par le passé à d’autres étapes du processus, l’OIF s’attachera à dresser un rapport portant des suggestions à l’adresse du gouvernement. Quitte à ce dernier de les prendre en compte, comme il l’a fait antérieurement pour bon nombre de propositions formulées par l’OIF.  Pascal Couchepin estime pour l’essentiel que les élections se sont bien déroulées dans un climat de sérénité. La prochaine étape étant, ainsi que le lui a confié son hôte, la matérialisation du Conseil constitutionnel pour parachever la mise en place des institutions étatiques. Le chef de la mission de l’OIF s’est, par ailleurs, déclaré « impressionné » par la vision et les opinions du chef de l’Etat lorsqu’ils ont évoqué ensemble le futur de la démocratie dans une vingtaine ou une trentaine d’années.

El Hadj Issa Azizou (UA)

Appelé à remplacer, pour la conduite de la mission d’observateurs de l’Ua, l’ancien chef de l’Etat ghanéen, John Kufuor, le président du groupe des parlementaires de la région d’Afrique de l’Ouest au sein du Parlement africain, rappelle que l’UA a déployé une équipe d’une quarantaine d’observateurs à travers les dix régions du pays. Leur constat est qu’on était presque dans une ambiance de fête au Cameroun, alors que dans d’autres pays ce sont souvent des moments de turbulences. La mission de l’UA a ainsi constaté qu’on a assisté à des élections calmes, pacifiques, à des dépouillements transparents dans tous les bureaux de vote visités. Les électeurs, à son avis, ont fait preuve de maturité et l’organisation mise en place par Elecam a bien fonctionné. Même si, à son avis, il y a eu de façon isolée, des situations à déplorer. Dans son rapport, indique le chef de sa mission d’observation, la Ceeac va suggérer la création d’un cadre de concertation au sein duquel les acteurs politiques auront à instaurer un dialogue politique. Car, à son avis, il y a des choses qui se passent sans que certains acteurs politiques soient au courant.

Pierre Simon Athomo Ndong (CEEAC)

Pour le chef de la mission de la Ceeac, le peuple camerounais a fait preuve de maturité en intégrant au long du processus  qu’une « élection, ce n’est pas la guerre ». Ce ne sont pas nécessairement deux camps retranchés qui s’épient et s’accusent mutuellement de fraude. Sa mission a observé un respect mutuel entre candidats de diverses formations politiques. Ceux-ci ont débattu, selon son constat, sans se livrer à des invectives ou se délivrer des messages de haine.