A près de 70 ans, l’avocat a succombé hier à une longue maladie, d’après ses proches.

En entrant hier matin à la résidence de Douala Moutomè à Bali (Douala Ier), en face du collège Esao, ce sont trois hommes et deux femmes, assis sur les marches d’escalier, qui accueillent le reporter de CT. « En l’absence de l’épouse, on ne peut rien vous dire. Veuillez repasser », indique en ouvrant le portail, l’une des dames, le visage serré et larmoyant. L’ancien ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Me Douala Moutomè apprendra-t-on plus tard, « est effectivement mort. La nouvelle est tombée très tôt ce lundi 7 octobre 2013», raconte le boutiquier du coin. Ce n’est donc plus une rumeur. Le propriétaire de la villa numéro 131 n’est plus. L’avocat Douala Moutomè, dont un membre de la famille a confié plus tard à CT qu’il était très souffrant ces dernières années, a succombé hier matin au mal qui le rongeait.

Douala Moutomè est né le 28 décembre 1943 à Yabassi. Après des études primaires dans la Lekié (à Sa´a et Obala) et à Douala, il va effectuer ses études secondaires dans les lycées Leclerc (Yaoundé), Joss (Douala) et St-Exupéry (France) où il obtient le baccalauréat en 1963. Il s´inscrit alors en faculté de droit et poursuit à l’Institut d’études judiciaires de Paris.

Ce parcours terminé, il travaille quelque temps en France.

Rentré au Cameroun en 1971, Me Douala Moutomè s’inscrit au barreau du Cameroun le 15 octobre 1977. Il collabore à l´étude de Me Matip, puis à celle de Viazzi-Aubriet, pour enfin s´associer à M. Wolber. Le 26 avril 1991, il est nommé ministre de la Justice, Garde des Sceaux. Amoureux de football et ouvert à toutes les musiques, c’était un procédurier reconnu et respecté par ses pairs. Me Moutomè reste dans l’histoire comme celui qui a introduit la requête du Cameroun dans l’affaire Bakassi. Enfin, le juriste est resté très proche de ses racines. Le disparu était chef traditionnel du village de Bonangang, à Akwa-nord.