L’audience relative au contentieux des législatives se prépare entre politiques et avocats.

Il y en a qui y réfléchissent depuis la clôture de la réception des recours devant la Cour suprême siégeant comme Conseil constitutionnel jeudi dernier. C’est le cas du Rdpc qui a constitué sa « task force » habituelle. Une commission du contentieux se réunit au siège du parti à Yaoundé autour de son président, Grégoire Owona, secrétaire général adjoint du Comité central du Rdpc. Sur le travail de cette commission, motus et bouche cousue. « On ne peut rien vous dire », lâche régulièrement M. Owona, joint au téléphone, au bout de plusieurs explications environnantes de la question essentielle.

C’est un moment de stratégie que connaissent les autres concurrents pour les législatives. Au tableau indicatif des requérants, il y a, en effet, l’Undp qui a formulé douze recours. Là où le Rdpc et ses candidats en ont produit huit, le Mrc cinq et le Sdf quatre. A la suite, l’Andp en défendra trois, le Pap deux, tandis que huit partis n’ont écrit qu’une seule protestation : Mcnc, Manidem, Amec, Cdp, Bric, Mp, Purs, Paddec.

A la manœuvre préparatoire, l’Undp a prévu de mettre la dernière main à ses plaidoiries ce jeudi à Yaoundé. Son secrétaire général, Pierre Flambeau Ngayap, tient les rênes de la cellule ad hoc que cette formation a constituée. Pour l’essentiel cependant, ce sera à l’Undp d’attaquer. « Nous n’avons pas reçu de mémoire des autres partis », précise M. Ngayap. Comme l’Undp, le Mrc compte bien sur la technique du droit pour obtenir la justice électorale. Hier, à Odza, un quartier de Yaoundé, ce parti tenait sa réunion de pré-contentieux. Le Sdf a, quant à lui, organisé ses  défenses et plaidoiries autour de Me Joseph Mbah-Ndam, avocat et dirigeant du parti.

Pour autant, la coloration politique de l’audience de demain n’est pas éloignée des préoccupations des protagonistes. Le Rdpc en tient compte en associant à son équipe d’avocats des politiques comme Pierre Moukoko Mbonjo et Benoît Ndong Soumhet. A l’Undp, bien que l’on veuille voir son droit reconnu dans chaque requête exprimée, on a tout de même en tête des circonscriptions à enjeu symbolique, de ce point de vue. C’est le cas du Mayo-Danay nord.