En jeu, des centaines de milliards de F à capter dans le cadre du trafic international.

Le top management des ports du Havre, Rouen et Paris regroupés au sein du groupement d’intérêt économique Haropa est au Cameroun depuis 48 heures. « Nous sommes venus au nombre de 28. Pendant deux jours, nous avons rencontré le Conseil national des chargeurs, les syndicats de transitaires, les dix compagnies maritimes basées à Douala, les autorités du Port autonome de Douala et un grand nombre d’entreprises dans l’import/export », explique Patrick Deiss DE Haropa.

Au menu des échanges, les Vrp (vendeur-représentant-placier) d’Haropa mettent en avant les avantages comparatifs que leur structure a vis-à-vis des structures similaires d’Europe du Nord. Entre autres Transit Times (services maritimes conteneurisés) 22 jours vers Douala et 21 jours en provenance de Douala, réseau autoroutier non congestionné, livraisons sur toute la France et en Europe à J+1/J+2. Mais à en croire des responsables du Pad rencontrés lundi dernier après l’échange avec les Français, « c’est la solution de gestion électronique des marchandises, Cargo Community System, employée chez Haropa qui est très intéressante ».

Cette solution logistique peut permettre au Pad de juguler le problème de long séjour des marchandises sur ses installations. Puisqu’il a induit la simplicité dans le dédouanement dématérialisé des marchandises avec une rapidité des opérations où 98% des marchandises [sont] dédouanées sans contrôle physique. Et un dédouanement inférieur à 5 mn grâce à l’interconnexion de la Douane et des professionnels portuaires.

L’opération de charme des deux ports maritimes (Havre et Rouen) et du port fluvial (Paris) à Douala s’inscrit dans un contexte où plusieurs milliards de F sont en jeu. La France est le premier fournisseur (hors hydrocarbures) et cinquième client du Cameroun en 2012. Le Cameroun étant le deuxième fournisseur et le deuxième client de la France en Afrique centrale en 2012. Les exportations françaises vers le Cameroun représentent plus de 6% en 2012, chiffrés à 672 millions d’euros. Soit plus de 440 milliards de F. Elles tournent autour des produits agricoles et agroalimentaires, produits pharmaceutiques et des machines industrielles. Tandis que les importations françaises en provenance du Cameroun sont concentrées sur les fruits tropicaux, l’aluminium, le bois et le pétrole. Elles se sont situées à 217 millions d’euros en 2012. Soit près de 143 milliards de F. Les Vrp d’Haropa voudraient capter tout ce marché et espèrent que les exportations camerounaises vont croître à destination de l’Europe et surtout à destination d’abord de leurs plateformes.