Depuis qu’il a pris sa retraite, l’évêque vit enfermé. Difficile de le rencontrer. Son état de santé reste préoccupant.
Paroisse St Joseph de Baleng. Ce mardi matin, le calme règne. Deux dames devisent tranquillement dans la cour, tandis que des écoliers d’une école de la place jacassent dans leurs salles de classe. Dans un coin du diocèse, le portail gris où vit l’évêque est hermétiquement fermé. Deux quinquagénaires, s’empressent d’ouvrir lorsque nous frappons à la porte, et nous affirment d’un ton ferme « L’évêque est malade et ne peut recevoir personne ». Ils ne flancheront pas malgré nos insistances et toutes les lettres de recommandation que nous présentons à ces deniers. « Mgr Gabriel Simo est très malade et ne peut ni parler, ni recevoir quelqu’un », martèle encore l’un d’eux. Ces derniers sont d’autant plus embarrassés que la sœur qui suit comme infirmière l’évêque auxiliaire, a pris un congé d’un mois. Une forte odeur de médicaments chatouille les narines, lorsqu’on approche de la salle où il serait couché. Nous ne le verrons finalement pas.
Depuis que l’évêque auxiliaire de Bafoussam, Mgr Gabriel Simo a pris sa retraite le 14 septembre dernier, il vit reclus comme depuis de nombreuses années à la paroisse St Joseph de Baleng où est implantée la cathédrale de Bafoussam. Il souffre de la maladie de Parkinson. Il y a deux ans, l’évêque avait introduit auprès du Saint père une requête pour prendre sa retraite, puisque âgé aujourd’hui de 76 ans (il est né le 15 mars 1937 à Bapa). Le 14 septembre dernier, le pape François a accepté sa renonciation à la charge d’évêque auxiliaire de Bafoussam, conformément aux canons 411 & 1 du Code du droit canonique. Plusieurs personnes ont ergoté que l’évêque avait démissionné de son poste, ce qui est bien loin de la vérité. Il a toujours été annoncé comme malade, avec de temps à autres, des contributions pour sa santé, sollicitées aux chrétiens par les prêtres. Il a été progressivement déchargé des diverses charges qu’il assumait.
L’histoire de Mgr Gabriel Simo est assez longue à raconter. Mais l’on retiendra de lui qu’il a été, avec Mgr Victor Tonye Bakot, nommé par le Saint-Siège évêque auxiliaire de Douala le 02 avril 1987. Suite à certaines contestations portées par des prêtres autochtones du diocèse de Douala pendant les « années de braise », il est muté comme évêque auxiliaire de Bafoussam, où il avait déjà servi auparavant. Mgr Gabriel Simo a été ordonné prêtre le 27 mars 1966. Les personnes qui l’ont côtoyé comme l’abbé André Ndounyim, saluent son engagement pour la catéchèse, l’administration des sacrements et disent qu’il était très disponible, a écrit de nombreux ouvrages et composé de nombreux chants. En juillet dernier, du fait de sa maladie, Mgr Dieudonné Watio, évêque de Bafoussam, l’avait déchargé de sa charge de pénitencier diocésain. Avant que le Saint père ne lui permette de prendre une retraite amplement méritée.
