Expositions et communications sur les bonnes pratiques étaient au menu d’un événement parallèle organisé mardi à Addis-Abeba.
Leurs âges et bouilles de filles et de garçons sortis à peine de l’adolescence sont trompeurs. Les membres de l’African Youth Initiative on Climate Change (AYICC) ne s’en laisse pas compter. Ils sont venus à Addis-Abeba avec la ferme intention de se faire entendre et y ont réussi. Leur message clair, « Justice climatique maintenant », largement diffusé sur une banderole n’est pas passé inaperçu. Tout comme leur atelier parallèle, en marge des travaux de la troisième Conférence annuelle sur le changement climatique et le développement en Afrique, a été couru. L’on pouvait y rencontrer Fatima Denton, la coordinatrice du Centre africain des politiques en matière de Climat (CAPC). Mais aussi des responsables de Clim-Dev, Unep et autres institutions engagées dans les questions environnementales en général, et le changement climatique en particulier. Une belle plateforme permettant donc aux jeunes de l’AYICC de démontrer tout leur savoir faire.
Reboisement et assainissement de l’environnement dans certains des 42 pays que l’initiative couvre, projets de potabilisation de l’eau, sensibilisation des populations au triage des déchets, campagne d’extinction des lumières pendant une heure dans les villes –lieux publics et espaces privés compris-, installation des « climate clubs » et « mentoring » dans les écoles… l’AYICC essaie de ratisser large. « Nous nous servons même des médias sociaux et de divers autres possibilités qu’offrent les technologies actuelles pour sensibiliser des proches sur les enjeux de la protection de l’environnement et de la lutte contre le changement climatique. Nous envoyons des astuces par Sms et usons par exemple de nos pages Facebook pour partager des actions concrètes et expériences personnelles en la matière », explique R. Clariessen, « militante » Sud-africaine.
Ces échanges sur les bonnes pratiques ont permis de voir que les jeunes, partout sur le continent, effectuent un véritable travail de fourmi en faveur de l’environnement et du climat. Et au regard de ces actions aux résultats indéniables, ils assurent qu’il est temps pour eux de participer au débat. « Nous devons désormais être plus visibles, surtout aux tables des négociations. Les jeunes sont les générations du futur et en tant que tel, nous devons nous soucier du monde dont nous hériterons. Il n’est plus question que nous arpentions seulement les couloirs et tenions des ateliers en marge des conférences internationales », déclare Nancy W. du Kenya.
Les institutions onusiennes en charge du secteur ont reconnu l’apport des jeunes dans cette immense œuvre, tout en regrettant que leurs projets soient foison et éparses. Aussi leur ont-ils proposé de se rassembler, et de ne pas abandonner un secteur comme l’agriculture qui est fortement lié au climat. « Certes le climat est l’enjeu de l’heure, mais l’agriculture reste le secteur de demain. Il connaîtra des investissements massifs en termes financiers et technologiques. Encouragez-vous mutuellement à vous y attacher, pour savoir comment accéder à tous ces investissements qu’il offre et en tirer profit. Vous verrez qu’il y a beaucoup d’activités génératrices de revenus qui empêcheront de nombreux jeunes à tenter l’aventure de l’immigration clandestine par exemple », a expliqué Mme Fatima Denton.
Au-delà des avancées enregistrées sur le plan de la formation, avec la création par exemple de la REDD University, projet mené par l’Unep au Nigeria, l’AYICC a dit attendre le soutien de tous. Ces apports peuvent être technique (bourses de formation, programme de mentoring), matériel, financiers ou technologiques.
-L’AYICC demande une implication de la jeunesse à un niveau plus élevé.
