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Dossier de la Rédaction

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Agriculture : l’équation foncière

 Maintes fois proclamée, l’ambition du Cameroun de s’engager de plain pied dans l’agriculture dite de « seconde génération » a été réitérée récemment lors du lancement de la campagne cacaoyère 2013. D’après les estimations de l’Office national du cacao et du café (Oncc), le Cameroun qui est  le cinquième producteur mondial du cacao avec un volume de 240 000 tonnes pour l’exercice écoulé dispose du potentiel pour produire 600 000 tonnes de cacao et 150 000 tonnes de café arabica et robusta à l’horizon 2020. L’objectif s’inscrit en droite ligne dans les Grandes Réalisations. Pour légitime qu’il soit, le temps relativement court (6 ans) pour l’atteindre interpelle la sagacité des experts et autres acteurs chargés de sa mise en œuvre.  Il n’est pas trop tôt pour commencer à réfléchir sur les modalités de la mise en route des mesures idoines en vue d’accompagner cette volonté souveraine.

    Au-delà des effets d’annonce, la noble intention de hisser notre production à un tel niveau doit nécessairement s’appuyer sur un ensemble de décisions et dispositifs pratiques pour  donner plus de lisibilité à la programmation et au suivi des directives.  L’occasion semble particulièrement indiquée pour revenir sur un certain nombre de projets prévus pour faciliter l’émergence de la fameuse « agriculture de deuxième génération ». On peut mentionner, entre autres, la qualité du matériel végétal, la modernisation et la vulgarisation des techniques de production, la banque agricole, le conditionnement et la commercialisation, l’accès à la terre. Des réflexions sont en cours.  Comme recettes, les experts préconisent, par exemple, le développement des nouvelles variétés adaptées aux différents bassins de production, l’amélioration de l’offre en matériel végétal, une meilleure protection du verger combinant le traitement chimique et la lutte biologique, la  restructuration des associations de  producteurs ainsi qu’une lutte sans merci contre des pratiques frauduleuses liées à la commercialisation.  La recherche agronomique qui a toujours été le point fort du Cameroun dans des créneaux tels que le cacao ou le palmier à huile n’est pas en reste. Selon l’Irad, huit nouvelles variétés de cacao  résistantes à la maladie et ayant un rendement d’environ trois tonnes à l’hectare contre 500 à 800 kilomètres actuellement sont disponibles.

    En clair, le Cameroun dispose d’énormes atouts pour faire rebondir sa production cacaoyère et caféière. Le seul hic c’est qu’il faut aller au-delà des bonnes intentions pour indiquer clairement la voie à suivre et les obstacles à surmonter pour atteindre à temps les objectifs fixés. La révolution agricole souhaitée par tous ne saurait se réduire à un chapelet de recettes théoriques-si pertinentes fussent-elles-sans emprise réelle sur le terrain. Les paysans, surtout ceux de la jeune génération, ont certes besoin de semences sélectionnées, d’engrais, de produits phytosanitaires, d’outils modernes, mais surtout de formation, d’espaces cultivables et de ressources financières pour leur mise en valeur. S’il peut convenir à un système de subsistance, l’extrême morcellement de nos terroirs (un demi-hectare en moyenne par famille) est peu propice à une agriculture à grande échelle. Dans le contexte actuel, seul l’accès aux nouvelles terres peut permettre la valorisation d’espaces agricoles de grande taille, à travers la matérialisation de la réforme foncière annoncée par le chef de l’Etat lors du Comice agropastoral d’Ebolowa.  A défaut, certains experts préconisent l’interventionnisme de l’Etat à travers la mise sur pied d’un Plan national agricole qui  permettrait la relance du secteur grâce à l’ouverture des nouveaux bassins de production comme l’ont fait précédemment la Côte d’Ivoire et le Ghana. Encore qu’il ne suffit pas de produire, il faut transformer. Pour  l’instant, à peine 30 000 tonnes  de cacao sont transformées localement. Pour avoir été pendant longtemps nos principales sources de rentrée de devises, le cacao et le café méritent toute l’attention des pouvoirs publics. Leur contribution actuelle et future à la richesse nationale en termes d’emplois, de revenus et de redistribution est loin d’être négligeable. Aujourd’hui plus qu’hier, il faut donner une nouvelle vie à nos produits agricoles, toutes catégories confondues.  

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