Les concertations qui doivent sortir le pays de la crise politique ont débuté vendredi dernier.

Le dialogue national tant attendu en Tunisie est officiellement lancé. Le siège du ministère des Droits de l’Homme et de la Justice transitionnelle a abrité vendredi dernier la première séance de ces concertations initiées par un quartette de médiateurs de la société civile. Selon des sources médiatiques concordantes, les 21 partis signataires de la feuille de route, dont les deux partis de la coalition au pouvoir, ont pris part aux travaux qui se sont poursuivis durant le week-end. Ce démarrage est intervenu au lendemain de manifestations qui ont secoué plusieurs villes du pays, notamment Le Kef, Béja, Kasserine et Sidi Bouzid, en marge des obsèques des sept agents des forces de l’ordre tués par des djihadistes. La veille pourtant, le Premier ministre Ali Laârayedh s’était opposé à toute démission sous la pression. Dès vendredi, le chef du gouvernement islamiste a dû changer d’avis et s’engager par écrit à démissionner conformément à la feuille de route du quartette. Ce d’autant plus que son mouvement fait face depuis plusieurs mois à des vagues de contestations.   

Ces concertations sont censées aboutir dans un mois à la formation d’un nouveau gouvernement constitué de personnalités indépendantes. De même, elles devront permettre la finalisation dans le même délai de la Constitution en cours d'élaboration depuis deux ans et l’organisation d’élections générales. Autre signe d’accalmie dans le pays, la reprise des activités de l'Assemblée nationale constituante (Anc) marquées par le retour de la soixantaine d'élus d'opposition qui boycottaient ses travaux depuis l'assassinat le 25 juillet du député Mohamed Brahmi.