Une semaine nationale de lutte y consacrée lancée par Emmanuel Bonde mardi à Yaoundé.

L’esplanade de l’Hôtel de ville de Yaoundé s’est transformée en champ de démonstration à travers les stands d’exposition. Les entreprises ont tenu à dévoiler leurs produits de consommation originaux afin de donner quelques astuces aux consommateurs

, notamment sur l’apparence physique des marchandises qu’ils achètent. C’était mardi à l’occasion du lancement des activités marquant la première édition de la semaine nationale de lutte contre la contrefaçon avec pour thème : « La contrefaçon, un frein à l’essor industriel et au développement socio-économique du Cameroun ». A cette cérémonie présidée par le ministre des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique (Minmidt), Emmanuel Bonde, tous les acteurs des secteurs d’activités industrielles et commerciales sont unanimes sur les dégâts causés par ce fléau. « La contrefaçon est aujourd’hui un phénomène mondial aux conséquences industrielles et socio-économiques inestimables. Si de nombreuses statistiques circulent, peu d’entre elles permettent de mesurer avec précision et fiabilité cette activité clandestine, souterraine et illégale », a déclaré Emmanuel Bonde.

Au Cameroun, la contrefaçon a pour conséquence la suppression de milliers d’emplois chaque année. Selon les conclusions d’une enquête réalisée par la mission d’investigation des réseaux et foyers de contrefaçon dans les dix régions du Cameroun initiée par le Minmidt en mai et juin 2013 auprès d’un échantillon de 568 individus sélectionnés dans les entreprises, les commerces, les administrations, les groupes de consommateurs et les étudiants, il ressort que  la contrefaçon touche pratiquement tous les domaines de l’activité économique dans notre pays. Les produits les plus contrefaits étant ceux du secteur pharmaceutique (18,13%), cosmétique (17,82%), alimentaire (15,43%). Ces trois catégories de produits représentent à elles seules, plus de la moitié des produits contrefaits identifiés dans les marchés. « La perte directe du chiffre d’affaires des entreprises camerounaises liée à ce fléau s’évalue à plus de 60 milliards de F par an », a ajouté Emmanuel Bonde.

Pour barrer la voie à la contrefaçon, cette semaine nationale de lutte vise à jeter les bases d’une synergie au cours de laquelle tous les acteurs vont s’informer et échanger sur le cadre juridique et réglementaire existant. Il sera aussi question pour ceux du secteur public en charge de cette lutte, d’identifier les actions à mettre conjointement en œuvre par les secteurs privé et public. Pour le Minmidt, il est urgent que les réflexions menées au cours de cette semaine aboutissent à la mise en place de mécanismes efficaces de cette lutte. « Il n’y a pas de développement sans une économie saine dépouillée de toute malversation et autre filouterie commerciale », a conclu Emmanuel Bonde.