La numérisation de ce document sur la bonne voie.

1.200.000. C’est le nombre de permis de conduire déjà délivrés au Cameroun. C’est un chiffre officiel publié par le ministère des Transports. Plus de 500.000 modèles sont déjà informatisés. Il y a encore un gap de 700.000 permis à numériser. Ce fichier n’est pas statique. Il évolue quasiment tous les deux mois après l’organisation de l’examen national du permis de conduire. Lancée en 2009, l’informatisation du permis de conduire se poursuit bon mal an. Le service de numérisation du permis de conduire est cogéré par le ministère des Transports et un opérateur privé. La base de données est domiciliée dans les services centraux du ministère des Transports où on explique qu’un début de rationalisation de ce sésame est véritablement amorcé. Sur les préjugés qui entourent ce document, notamment les magouilles  pour son obtention, rapportées çà et là, Zacharie Ngoumbé, inspecteur général au ministère des Transports, est clair. « Le permis camerounais est de plus en plus sécurisé. Il a même la cote à l’international ! », croit-il savoir. L’un des problèmes rencontré se situe au niveau de la conversion. « Parfois, on trouve les permis de base mais pas les catégories lorsqu’on procède à la numérisation. Les titulaires du permis B (véhicule de tourisme) conduisent, par exemple, illégalement les véhicules classés dans la catégorie D (bus) », souligne, sur un ton de désolation, un statisticien en service au ministère des Transports.

L’opération d’informatisation permet d’assainir ce secteur en retirant de la circulation les permis contrefaits. Les statistiques sont troublantes. La conversion des anciens permis en carton en permis informatisés révèle qu’entre 30 et 40% d’anciens permis sont faux. La solution résiderait ainsi sur la reprise en main de l’examen du permis de conduire. Depuis 2011, neuf sessions sont organisées par an contre 24 avant l’informatisation du système. Deux sessions se tenaient à Yaoundé et Douala par mois ! Le taux de réussite tournait autour de 95%, souligne un cadre du ministère des Transports. Depuis deux ans, ce taux oscille entre 60 et 70%. Les candidats sont présentés uniquement par les auto-écoles. « Lorsqu’on passera aux corrections automatisées, les choses vont se resserrer davantage », affirme Zacharie Ngoumbé qui soutient que le permis camerounais confère désormais du « crédit ».