Me Ahmadou Bouba va défendre les intérêts de la société de téléphonie mobile dans le cadre de ladite affaire.

Un nouvel acteur a fait son entrée jeudi au Tribunal criminel spécial (Tcs) relativement à l’affaire qui oppose le ministère public et l’Etat du Cameroun/Camtel à l’homme d’affaires malien, Sagara Modie. Me Ahmadou Bouba, avocat de la Cameroon Telecommunications, a annoncé sa constitution : « J’ai été constitué la veille au soir par la société Camtel. J’attends pour le moment que toutes les pièces de la procédure me soient fournies avant d’envisager une stratégie de résistance», a-t-il affirmé au sortir de l’audience. Me Ahmadou Bouba, qui entre en scène après la tenue de deux audiences, n’a pas encore eu à s’entretenir avec les cinq témoins de l’accusation. Témoins dont l’audition était prévue lors de l’audience d’hier. Parmi eux, trois agents de Camtel, et deux éléments de la brigade de gendarmerie de Douala, chargés de l’enquête. Toutefois, il compte le faire d’ici le 12 novembre, date de renvoi de l’audience.

L’accusé Sagara Modie comparaît pour détournement de biens publics notamment de câbles téléphoniques appartenant à Camtel et tentative de corruption. Avant sa mise en détention préventive à la prison centrale de Yaoundé, le mis en cause, spécialisé dans l’exportation de ferraille et de déchets métalliques, a été retrouvé en possession d’un container de câbles, en partance pour Rotterdam aux Pays-Bas. Interpellé pour besoin d’enquête, il aurait tenté de corrompre l’officier en charge de l’investigation en lui remettant la somme de trois millions F. L’argent a été saisi et placé sous scellé à la Trésorerie générale de Douala. Entre-temps, deux expertises ont été réalisées pour évaluer le coût des câbles retrouvés. La première, celle de Camtel, les estime à 231 684 618 F. Une seconde expertise a évalué le montant des câbles à 4 900 000 F. « Il y a une discordance entre les deux expertises parce que celle de Camtel a été effectuée au préalable et l’expertise de l’accusé a été réalisée après ouverture du container. Du matériel a été sorti entre-temps, ce qui fait que la valeur estimée est moindre que celle qu’on avait au moment de la découverte du container», a expliqué Me Ahmadou Bouba.