Banyo (Mayo-Banyo). Le sénateur et majesté Mohaman Gabdo Yahya a organisé une fête très courue en fin de semaine dernière pour célébrer son trône. Chef de 1er degré de Banyo depuis 1997, il est connu comme étant un esprit libre.
En démontre à suffisance, la convergence à ce grand rendez-vous de Banyo d’un aréopage de haute personnalités, des forces vives du Mayo-Banyo, de l’Adamaoua, d’autres régions du Cameroun et du Nigéria. Chefferie traditionnelle aux multiples facettes et aux nombreuses richesses, le lamidat de Banyo comporte d’importants atouts touristiques et culturels qu’il importe de découvrir. Conscient de ce que cet événement tient une place importante dans la vie de ce lieu, convaincu de ce que le lamidat de Banyo ne peut mieux se faire connaître et pérenniser son patrimoine qu’à travers sa culture, le lamido Mohaman Gabdo Yahya a tenu à organiser son 16ème anniversaire de règne avec quelques particularités.
La chefferie patrimoniale a joué un rôle important dans l’histoire du Cameroun. « Elle a contribué (avec l’Adamaoua en général) à payer un lourd tribut, jusqu’aux sacrifices suprême dans la résistance anti coloniale. Ce fût à Banyo que mon oncle Ardo Oumarou a été exécuté après avoir tué de ses propres mains Herman Nolte, commandant de la troupe coloniale allemande. Ce fût également le cas à Ngaoundéré où Ardo Mohamadou Abbo, a lui aussi été exécuté sommairement en 1902.
L’autre articulation qui est venu donner une dimension politique à l’évènement est le meeting de remerciement au président de la République, Paul Biya, qui a fait la part belle à la chefferie patrimoniale en nommant Mohaman Gabdo Yahya sénateur pour l’Adamaoua par décret présidentiel du 8 mai 2013. A ce sujet, ce dernier a affirmé que ce n’est pas lui qui est honoré mais, toute la région de l’Adamaoua qui se voit auréolée. « Un atout qu’il faut capitaliser », dira le sénateur. Parlant de l’homme, physiquement, il ne fait pas son âge. Il a bonne mine et présente une allure résistante malgré ses 71 ans. Une exhibition chevaleresque qui rappelle d’ailleurs le temps des conquêtes peules, a apporté une peinture particulière à cet évènement, car, le cheval restera toujours l’animal, le patrimoine vivant, le prestige d’un lamidat.
