Le roman « Le génie du mal ; L’assaut des enfants-soldats » de Justin Danwe fait une incursion au cœur de la grande muette.
La scène se déroule dans un pays imaginaire africain, la République du Malamba. Des élèves studieux sont enlevés de force par des rebelles « Tum-Tum »qui les initient à la parodie militaire. Commence alors pour eux une vie rustique faite de brimades et de privations, où leur quotidien est régi par l’apprentissage du tir et du maniement d’armes. L’entrée en scène de l’armée loyale viendra abréger leur souffrance. Ecrit dans un style simple, ce roman fait une sombre peinture de la société africaine en proie à une kyrielle de maux aussi déplaisants les uns que les autres.
L’auteur dénonce avec véhémence le phénomène des enfants-soldats qui compromet dangereusement l’avenir du continent noir. Il s’en prend par ailleurs à la corruption qui a fait son lit dans la « République du Malamba » comme dans le reste du continent et qui entrave son essor socio-économique. Il n’oublie pas non plus la mauvaise gouvernance que traîne à ses chevilles le « berceau de l’humanité », tel un boulet, et qui l’empêche d’émerger. Comment comprendre en effet que dans cette République imaginaire, comparable à souhait au fameux « Gondouana » du célèbre chroniqueur Mamane de RFI, où il manque de routes, des écoles et des hôpitaux, le Grand Dignitaire de la République organise néanmoins avec faste l’anniversaire de la poupée de sa fille?
Cérémonie à laquelle il convie tous ses pairs africains ! Dès lors, on imagine aisément la gabegie de ce système qui rappelle fort les folles frasques du sombre règne de certains empereurs africains. L’un des mérites de l’auteur est d’avoir ingénieusement fait de son œuvre un merveilleux cocktail des genres littéraires tels que la poésie, le conte, la lettre voire le reportage journalistique. Et ce mélange délicieux, tel un plat, se laisse déguster avec appétit par un lectorat diversifié auquel le romancier sert un copieux dessert à base des descriptions des espaces les plus pittoresques du monde. Né le 18 octobre 1980 à Soueye, dans un petit village de l’Extrême-nord du Cameroun, Justin DANWE est un officier de l’armée camerounaise. Après d’assez brillantes études primaires et secondaires, il décide de servir sous le drapeau national. Il passe aujourd’hui le plus clair de son temps à combattre les tares sociales aussi bien avec son arme qu’avec sa plume qu’il les manipule avec une dextérité remarquable.
