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Dossier de la Rédaction

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Des milliards de F en fumée

Les pertes occasionnées par la contrefaçon dans les caisses des entreprises sont à la hauteur des dommages sur la santé humaine.

Dans le secteur des piles électriques, entre 2006 et 2007, la contrefaçon de la marque fabriquée par Pilcam a eu pour conséquences la réduction des capacités de production, la réduction des effectifs de plus de 100 personnes et la baisse du chiffre d’affaires de l’entreprise de l’ordre de 2,4 milliards de F, soit 10% de son chiffre d’affaires annuel. Dans la filière textile, la Cotonnière industrielle du Cameroun (Cicam) a enregistré en 2006 une baisse de son chiffre d’affaires de l’ordre de 41%, soit près de cinq milliards de F. Elle a réduit son personnel de 20%, soit 200 employés au cours du seul mois de juin. Unalor, dans le secteur de la fabrication d’allumettes, a perdu plus de la moitié de son chiffre d’affaires entre 2005 et 2006, ainsi que la réduction de ses effectifs de moitié. Idem pour Safca, principale entreprise locale de fabrication de cahiers. Son chiffre d’affaires est passé de 4,3 milliards de F en 2002 à moins de 2,7 milliards de F en 2006, avec un personnel passant de 150 à 60 employés sur la même période. Ce sont là quelques données puisées dans une enquête réalisée en 2007 par le Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam) sur le commerce illicite.

Près de sept ans après, la situation n’a pas changé. Elle va même en s’empirant. Et le cri d’alarme a été donné lors de la Semaine nationale de lutte contre la contrefaçon organisée à Yaoundé du 28 au 31 octobre dernier. A l’ouverture des manifestations, le ministre des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique (Minmidt), Emmanuel Bonde, confiait que « la perte directe du chiffre d’affaires des entreprises camerounaises liée à la contrefaçon s’évalue à plus de 60 milliards de F par an ». De manière globale, entre 2001 et 2006, la contrefaçon a entraîné, tous secteurs confondus, la perte de 3 000 emplois directs et indirects, une perte de la valeur ajoutée de 12 à 16 milliards de F, un manque-à-gagner pour les entreprises évalué à 40 milliards de F et des pertes de recettes fiscales pour l’Etat de l’ordre de 3 à 4 milliards de F. Au Cameroun, les secteurs les plus touchés sont l’industrie pharmaceutique (18,13%), le cosmétique (17,82%), l’agro-alimentaire (15,43%), le textile, les matériaux de construction, les lubrifiants, huiles de moteurs et carburants.

Outre les pertes financières, la santé de l’Homme n’est pas épargnée. Il y a quelques mois, les éléments de la Brigade nationale de contrôle et des répressions de la fraude du ministère du Commerce ont saisi des produits cosmétiques contrefaits. Pour la plupart, des huiles pour le corps. Ces huiles de mauvaise qualité peuvent dangereusement affecter la peau, provoquant parfois des cancers. Pour les personnes utilisant les pâtes dentifrices contrefaites, des dentistes arguent qu’elles détruisent l’émail. Idem pour les brosses à dents de mauvaise qualité qui exposent l’utilisateur à des inflammations bucco-dentaires. Du côté des matériaux de construction, les tôles, ciment et fer à béton font l’objet d’une contrefaçon accrue. Le danger dans ces cas, c’est l’effondrement des bâtiments. Pour réduire les risques, les normes sur ces produits ont été rendues d’application obligatoire.

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