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Dossier de la Rédaction

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Roman: la planète S.A.S. porte le deuil

Gérard de Villiers, écrivain sulfureux et baroudeur décédé le 31 octobre dernier, laisse ses fans sous le choc.

« Un S.A.S. ne se lit pas, il se savoure ». Cette assertion sortie par un fan de Gérard de Villiers, traduit toute l’importance de ses ouvrages pour ces hommes et femmes, passionnés depuis près de 50 ans par ces romans d'espionnage érotique. S.A.S. (Spécial Air Service) comme certains le définissent, depuis le premier paru en 1965, a su séduire un public sélect ou non, parmi des générations de lecteurs. A Yaoundé, ils se comptent par centaine. Ce ne sont pas les vendeurs de bouquins de la Poste centrale qui diront le contraire. Salomon T. est l’un d’entre eux. Il est mieux placé pour décrire la frénésie qui s’empare des « lecteurs de S.A.S. » à chaque nouvelle parution. « C’est comme une drogue pour eux, car ils en redemandent toujours. Tous les numéros sont écoulés à une vitesse incroyable. Des fois, ils se disputent même pour acheter le dernier livre », raconte le commerçant.

Une situation que Gabriel Siké, un abonné, confirme. « Un jour, je me suis retrouvé devant un comptoir avec un autre monsieur. On a tellement parlementé qu’au final, le vendeur a procédé à une vente aux enchères. J’ai perdu malheureusement. L’autre client est arrivé jusqu’à proposer 30.000 F, je n’en avais pas plus », regrette le jeune homme. D’après les vendeurs de S.A.S., les hommes ne sont pas les seuls à être subjugués par les S.A.S., même si on pourrait le penser, compte tenu du côté très sexuel de certaines séquences du roman. « Ce sont les filles qui apportaient les S.A.S. à l’école et c’est comme ça que j’ai découvert ce roman. Et aujourd’hui, elles sont parmi mes clientes », affirme un autre commerçant.

Un accroc des S.A.S. avoue même que lui et des anciens camarades de l’université ont fondé un club de lecteurs de S.A.S. Ils sont près de 300 membres. Dans le club, c’est la consternation. Le décès de celui qu’ils appelaient « Gérard » en a bouleversé plus d’un. Ils espèrent que d’autres poursuivront son œuvre. Le héros du roman, le prince autrichien Malko Linge, employé par la CIA, est désormais orphelin. Ses aventures ont souvent mis les lecteurs en phase avec l'actualité du moment, entre guerres civiles et conflits internationaux. Les romans d'espionnage de Gérard de Villiers se caractérisent par une forte dose de violence et d'érotisme. Des aimants pour une partie de ses lecteurs, mais pas que. Alvin Toumba, autre fan, se dit « attiré par la précision dans les détails géographiques. »

Gérard de Villiers, c’est 200 S.A.S. et des dizaines de millions d’exemplaires vendus à travers le monde. Un monde qu’il parcourait, souvent dans des zones à risque, pour être toujours plus près de l’information. Ce qui lui permettait de servir des récits très proches de la réalité. Le New York Times l’a d’ailleurs récemment baptisé : « l’auteur de romans d’espionnage qui en savait trop. » Journaliste, écrivain et éditeur, Gérard de Villiers était souvent critiqué par certains, qui ont qualifié les S.A.S. de « romans de gare ». Celui que rien n’arrêtait a finalement perdu son combat contre le cancer, à l’âge de 83 ans.

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