La soirée de gala de la troisième édition du festival mettant en lumière les créateurs africains tenue vendredi à Yaoundé.
Un défilé plein d’audace, sans tâtons ni limites. Le tapis rouge était de sortie pour la parade des mannequins à la soirée de gala du festival « Perles rares » vendredi dernier à la Place St Josué de Yaoundé. Sensualité, énergie, provocation, les créateurs ont puisé dans tout sauf dans le classique. De la provoc’ mais rien de trash : des drapés transparents, des lanières, de la dentelle noire, du rouge vif et des morceaux de tissu qui manquent à l’endroit où justement ils devaient figurer. Pour son passage, Soul’Man Bonfils a vêtu les mannequins en stewardesses, tailleur stricte, cravates et talons hauts. Pressant le bouton de l’originalité, Martial Tapolo a travaillé sur du blanc, couleur qu’il a ornée de frous-frous et de paillettes pour un résultat glamour et velouté. La collection hommes de Jamel’O a également détoné. Rarement les messieurs ont été aussi élégants dans du satin gris, cannes de Lord à la main et chapeaux melon. Clapp’style par contre a mis en valeur les tissus tribaux en les accessoirisant de plumes et de bracelets ethniques.
Les roulements de tambours ont été réservés à la collection « Vlisco » 2014 de Dio Ali, une collection éclectique, glamour, atemporelle qui mise sur le noir et le doré. Le styliste explique : « Les femmes veulent des tenues légères, bien faites et accessibles. Raison pour laquelle j’ai utilisé des tissus simples et disponibles comme le taffetas.» A l’heure où les célébrités et les stylistes internationaux ont fait du pagne une matière désormais « in », Dio Ali vient davantage rehausser le travail des créateurs d’Afrique. La troisième édition de « Perles rares » lancée mardi dernier donne l’image d’une Afrique qui inspire la mode et qui se marie bien entre tradition et modernité. Les défilés présentés ont dévoilé le côté précieux de « Perles rares ». Du choix des mannequins à la singularité des modèles. « Nous avons travaillé du prêt-à-porter et réalisé des collections avec des jupes de cocktail bouffantes, le style est jeune cette année», rappelle Dio Ali. Un style jeune donc, très « bubble-gum » aux couleurs rosacées, toniques et aux tissus légers et dentelés comme ceux présentés à l’ouverture. Les tenues de Dio Ali peuvent trouver leur âme-sœur dans la collection de sacs aux imprimés colorés de Rodrigue Tchato. Tout comme les camisoles « afritude » présentées à l’Institut français du Cameroun dans le cadre de l’exposition-vente.
La révélation de cette année est Pasma Yapumfout qui a remporté le concours « Jeune styliste Vlisco » devant 13 autres concurrents, le 7 novembre. Elle a présenté son travail lors de la soirée de gala, devant l’ambassadeur du Sénégal au Cameroun et la Miss Cameroun 2013.