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Dossier de la Rédaction

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Nucléaire : le marché des dupes

 Les négociateurs sur le nucléaire iranien se sont séparés dimanche matin à Genève en l’absence d’un accord. « Mieux valait pas d’accord qu’un mauvais accord », selon une formule diplomatique qui résume à elle seule l’atmosphère des travaux de Genève. Le dialogue avait connu une accélération inattendue vendredi. Le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, avait interrompu sa tournée au Proche-Orient, et quitté précipitamment Israël pour peser sur les négociations. Les autres ministres du groupe 5+1 avaient également bouleversé leurs agendas. Samedi soir, le président iranien, Hassan Rohani appelait encore les puissances à ne pas rater une « occasion exceptionnelle ». Dans un dossier aussi sensible qui soulève tant de passions entre les protagonistes concernés : Etats- Unis et Israël, Russie et Iran, et l’Union Européenne, il apparaissait fort difficile de sortir même avec un mauvais accord sans soulever un tollé de part et d’autre, et notamment de l’Etat hébreux dont le Premier ministre, Benjamin Netanyahou  voit dans ces négociations « l'affaire du siècle pour l'Iran », qui « obtiendrait tout sans rien payer ».

A Genève, les discussions entre Téhéran et le groupe des 5+1 étaient centrées sur une proposition de l'Iran. Selon ce texte, l'Iran accepterait de geler une partie de son programme controversé en échange de la levée de certaines sanctions internationales qui asphyxient son économie. Les Occidentaux et Israël craignent que l'uranium enrichi à 20 % par l'Iran ne soit utilisé pour obtenir de l'uranium à 90 %, pour un usage militaire. Israël voit dans le programme atomique de Téhéran une menace vitale, alors que l'Iran ne reconnaît pas son existence. Il faut dire que ce n’est pas pour la première fois que l’Occident et la République islamique d’Iran se livrent à ce jeu de dupes. Ainsi, déjà en 2003 un accord avait été conclu avec l'Iran et avait échoué. Le pays avait alors accepté de geler son programme d'enrichissement nucléaire, soupçonné d'avoir un but militaire, pour le relancer deux ans plus tard. Autant dire que dans ce dossier chaque camp joue avec le temps non sans arrière- pensées, notamment celles d’avoir l’autre à l’usure. A la vérité, on ne peut pas aussi facilement faire table-rase sur les décennies d’hostilité puis de méfiance de l’Occident vis-à-vis de l’Iran sans que cela laisse des séquelles. C’est donc dire, sans verser dans le pessimisme, que Genève, malgré l’échec, marque le début d’un processus long de recherche d’une solution permanente au problème du nucléaire iranien.

 

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